L’actualité camerounaise des douze derniers mois a été marquée par les déguerpissements
des populations des sites à risque, les écroulements des immeubles et le lancement de nombreux
chantiers de construction de logements sociaux dans les métropoles. Cette actualité ressort les
problèmes de logement qui se posent avec acuité dans les villes camerounaises en général et les
grandes villes de Douala et Yaoundé en particulier.
Le présent travail s’est tout d’abord proposé de construire l’indicateur de la qualité du
logement pour les villes de Yaoundé et Douala afin de procéder à une classification de ces
logements en deux groupes selon leur qualité et sur la base de certaines caractéristiques courantes.
En suite, il s’est attelé à : dégager le profil des personnes vivant dans des logements de mauvaise
qualité et à ressortir les caractéristiques sociodémographiques susceptibles d’influencer la qualité
du logement occupée par les ménages.
De l’analyse des variations de la qualité du logement, il ressort que les ménages vivants
dans les logements de mauvaise qualité sont unipersonnels ou nucléaires et composés des trois
personnes au plus qui vivent à Yaoundé. Ils sont dirigés par un homme de niveau d’instruction
secondaire premier cycle ou supérieur, de religion musulmane et vivant dans son logement depuis
une durée très courte ou courte qui a une espérance de vie active encore longue.
L’analyse statistique approfondie des facteurs sociodémographiques montre que certains
d’entre eux sont très déterminants, notamment, pour l’ensemble des deux villes : la durée
d’occupation du logement, la taille du ménage, le statut d’occupation du logement, la génération
du chef de ménage, la religion du chef de ménage, le statut d’occupation du logement et le niveau
d’instruction du chef de ménage. À Douala, ce sont : la durée d’occupation du logement, la taille
du ménage, la religion du chef de ménage et le niveau d’instruction du chef de ménage qui sont
les plus déterminants tandis qu’à Yaoundé seuls le statut d’occupation du logement et le niveau
d’instruction du chef de ménage déterminent la qualité du logement.
Ces résultats suggèrent que : les pouvoirs publics investissent davantage dans les
logements sociaux bon marché ; établissent, vulgarisent et contrôlent la mise en œuvre des normes
de construction. En outre, ils suggèrent qu’ils facilitent l’accès au logement des jeunes et la
scolarisation des enfants à travers des logiques de généralisation du crédit immobilier ou la
gratuité effective de l’école.