Type | Working Paper |
Title | Villes et créativité des enfants et des jeunes au Cameroun |
Author(s) | |
Publication (Day/Month/Year) | 2012 |
URL | https://books.google.com/books?hl=ru&lr;=&id=x0p9Q6gTNIgC&oi=fnd&pg=PA49&dq=Villes+et+créativité+des+enfants+et+des+jeunes+au+Cameroun&ots=qe6N4vKlKM&sig=TSVMSWcDkO9QNW132ttkAUakSTQ |
Abstract | Trois observations majeures sont au départ de la présente analyse. Tout d’abord, il est important de rappeler que, pour qui est attentif au développement de la population camerounaise, il ne fait aucun doute que les enfants et les jeunes constituent deux catégories sociales dont la densité démographique permet de défendre l’idée qu’elles exercent un ascendant éminent dans la configuration morphologique de ladite société.1 Ensuite, il faut reconnaître que, pour comprendre le Cameroun contemporain et, subséquemment, les enfants et les jeunes qui y vivent, on aurait tort de limiter notre regard à l’effervescence socio-démographique que connaît ce pays du continent noir. En effet, en marge de cette considération, l’autre remarque qui mérite d’être mise en exergue, c’est que l’urbanisation est, après l’inflationdémographique, la métamorphose la plus fondamentale qui traverse de plus en plus la société camerounaise (Nguendo Yongsi 2008 : 25). Les enfants et les jeunes sont tout particulièrement au cœur de ces dynamiques urbaines. Au Cameroun, pareillement à plusieurs autres pays d’Afrique, à l’observation, on ne peut manquer d’être frappé par le constat selon lequel, ce sont eux qui pratiquent de plus en plus la ville. Les enfants et les jeunes ne se contentent donc pas seulement d’être statisquement majoritaires. Ils sont aussi les plus présents dans les milieux urbains (Moriba et Fadayomi : 1993). On peut davantage le vérifier dans les villes de Yaoundé et de Douala. Paradoxalement, et c’est là le sens de la troisième observation qu’il est important de relever. Il faut se presser de rappeler que ces catégories ont, jusqu’ici, été méconnues dans la plupart des domaines de la vie sociale. Pour s’en rendre compte, peut-être faut-il se souvenir que, dans les imaginaires populaires, ils restent ces portions sociales que l’on assimile à des cadets sociaux (Bayard 1985 : 233-281). Cela expliquerait pourquoi, en dépit des discours et autres slogans politiques, ils tardent à être responsabilisés. Et si quelques analyses sont repérables, qui soulignent les capacités et les aptitudes d’ingéniosité des enfants et des jeunes dans un écosystème social fait de contrariétés protéiformes, les discours dominants et certains reportages ne voient en eux que « des vagabonds », « des vandales », « des irresponsables », « des contestataires », « des déracinés », « des voyous », « des voleurs », « des bandits », « des pyromanes », « des prostitués », « des drogués », « des délinquants », « des chômeurs (Zoa 1999 : 236). Les enfants et les jeunes sont ainsi très souvent perçus comme un problème social, appréhendés à travers les catégories de la déviance et de la marginalité, présentés par des images réductrices et négatives qui les enferment dans l’étroitesse des paradigmes de la délinquance et de la paresse. Or, en les affichant de la sorte, on a tendance à ignorer qu’au-delà des figures péjoratives et dévalorisantes qui les confinent dans les conceptions du « voyoutisme » ou de la maladie, les enfants et les jeunes apparaissent comme des acteurs qui produisent une nouvelle culture urbaine. Celle-ci est repérable dès lors que l’on s’intéresse à certaines de leurs formes d’expression, ou encore à certaines activités qu’ils réalisent dans les milieux urbains camerounais |
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