RWA_2005_DHS_v01_M
Enquête Démographique et de Santé Rwanda 2005
Demographic and Health Survey 2005
Name | Country code |
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Rwanda | RWA |
Demographic and Health Survey (standard) - DHS IV
L'EDSR-III vient après celles menées successivement en 1992 et en 2000.
L'EDSR-III vient après celles menées successivement en 1992 et en 2000 et s'intègre dans un vaste programme mondial d'Enquêtes sociodémographiques et sanitaires menées depuis le milieu des années 1980 dans les pays en développement.
Au total, 10644 ménages ont été sélectionnés pour l'EDSR-III et, parmi eux, 10307 ménages ont été identifiés au moment de l'enquête. Parmi ces 10307 ménages, 10272 ont pu être enquêtés avec succès, soit un taux de réponse de presque 100 %. À l'intérieur des 10272 ménages enquêtés, 11539 femmes âgées de 15-49 ans ont été identifiées comme étant éligibles pour l'enquête individuelle, et pour 11321 d'entre elles, l'interview a pu être menée à bien. Le taux de réponse s'établit donc à 98 % pour les interviews auprès des femmes. L'enquête homme a été réalisée dans un ménage sur deux : au total 4959 hommes de 15-59 ans ont été identifiés dans les ménages du sous-échantillon. Parmi ces 4959 hommes devant être interviewés individuellement, 4 820 ont été enquêtés avec succès, soit un taux de réponse de 97 %.
L'EDSR-III a pour objectifs principaux de :
PRINCIPAUX RESULTATS
Les résultats de l'enquête montrent que 44 % des femmes avaient entre 15 et 24 ans et 43 % des hommes avaient entre 15 et 24 ans au moment de l'enquête. En plus, deux femmes sur cinq et environ un homme sur deux étaient célibataires. Cette situation montre que la population rwandaise est très jeune et ceci doit attirer une attention particulière des décideurs dans l'élaboration et la mise en œuvre des politiques nationales de développement. La proportion des femmes n'ayant reçu aucune instruction formelle (23 %) est plus élevée que celle des hommes (17 %). Seulement 10 % des femmes et 12 % des hommes ont atteint un niveau d'instruction secondaire ou plus. On constate aussi que les proportions d'hommes et de femmes qui ne savent pas lire sont respectivement 22 % et 29 %. Aussi, au niveau national plus de deux femmes sur cinq (44 %) et environ un homme sur cinq (19 %) ne sont exposés à aucun média. Seulement 8 % des femmes contre 10 % des hommes ont déclaré lire un journal au moins une fois par semaine.
Très peu de ménages rwandais disposent de l'électricité (5 %) ; en milieu rural, moins de 2 % des ménages disposent de l'électricité contre 25 % en milieu urbain. Pour l'approvisionnement en eau de boisson, 39 % des ménages urbains et 71 % des ménages ruraux ne consomment pas de l'eau potable (eau de robinet, forage ou puits protégés). En ce qui concerne les toilettes, deux ménages sur trois (67 %) utilisent les latrines non couvertes. Dans l'ensemble, 5 % des ménages ne possèdent pas de toilettes.
FÉCONDITÉ
L'analyse des données de l'EDSR-III de 2005 montre que la fécondité des femmes rwandaises reste élevée. L'Indice Synthétique de Fécondité est de 6,1 enfants par femme pour l'ensemble des femmes, de 4,9 enfants par femme en milieu urbain et de 6,3 enfants par femme en milieu rural.
Le niveau d'instruction, le milieu de résidence, l'état matrimonial et le niveau de vie sont des facteurs remarquables de différenciation de la fécondité au Rwanda. Les provinces du Nord et de l'Ouest accusent une forte fécondité tandis que celles du sud se caractérisent par une fécondité relativement faible.
La fécondité des adolescentes est négligeable, elle ne contribue que pour 3 % à la fécondité totale. La fécondité des femmes âgées de plus de 40 ans représente 12 % de la fécondité totale. Quant à la fécondité passée, les parités moyennes à 40-49 ans se situent à 6,6 enfants par femme pour l'ensemble des femmes, 5,8 enfants par femme en milieu urbain et 6,7 enfants par femme en milieu rural.
La fécondité aux âges extrêmes (15-19 ans et 40-49 ans) décroît d'une enquête à l'autre. Ce sont les femmes de 20 à 39 ans qui contribuent le plus à l'augmentation de la fécondité.
S'agissant enfin de l'évolution du phénomène, on a observé que la fécondité se stabilise depuis 1992 autour de 6 enfants par femme.
PLANIFICATION FAMILIALE
Connaissance des méthodes contraceptives. Bien que la quasi-totalité des femmes en union connaissent les méthodes contraceptives (98 % en 2005 contre 97 % en 2000), et en particulier les méthodes modernes (98 % en 2005 contre 97 % en 2000), très peu de femmes les utilisent.
Prévalence contraceptive. La prévalence contraceptive des femmes en union est seulement de 17 %, toutes méthodes confondues, et de 10 % pour les méthodes modernes. Parmi les femmes en union, la proportion des utilisatrices a augmenté au cours des cinq dernières années ayant précédé l'enquête, passant de 13 % en 2000 à 17 % en 2005 pour l'ensemble des méthodes et de 4 % en 2000 à 10 % en 2005 pour les seules méthodes modernes. Les méthodes modernes les plus utilisées étaient les injectables (5 %) et la pilule (2 %). Les résultats de l'enquête montrent que la prévalence est plus faible parmi les jeunes femmes de 15-24 ans (7 % au plus) et parmi les plus âgées de 45-49 ans (10 %).
Chez les hommes, la connaissance des méthodes contraceptives est également universelle : 98 % des hommes ont déclaré connaître, au moins, une méthode moderne contre 77 % pour les méthodes traditionnelles.
NUPTIALITÉ
Parmi les femmes de 15-49 ans, 49 % étaient en union au moment de l'enquête, la proportion des femmes célibataires diminuent avec l'âge et il est très rare de trouver des femmes célibataires après 45 ans (2 %). Ainsi le mariage, qui demeure le cadre pratiquement exclusif de la procréation au Rwanda est très répandu. En outre, 12 % des femmes sont en union polygame. Les filles rwandaises se marient très tardivement ; seulement 19 % des femmes qui ont entre 25-49 ans ont contracté leur première union avant d'atteindre l'âge de 18 ans. L'âge médian des femmes à la première union est de 20,7 ans et l'âge aux premiers rapports sexuels est de 20,3 ans.
Les hommes contractent leur première union à un âge plus avancé que les femmes ; l'âge médian à la première union étant de 25,0 ans et l'âge aux premiers rapports sexuels est de 20,8 ans.
PRÉFÉRENCE EN MATIÈRE DE ÉCONDITÉ
Concernant la préférence en matière de fécondité, 42 % des femmes ont exprimé le souhait de ne plus avoir d'enfants, alors que plus de la moitié (52 %) en souhaiteraient davantage. Parmi ces dernières, 12 % voudraient avoir la prochaine naissance bientôt, 39 % voudraient un enfant plus tard et 2 % souhaiteraient avoir un autre enfant, mais ne précisent pas quand. La proportion d'hommes qui ne veulent plus d'enfants est pratiquement similaire à celle des femmes (44 %). En outre, 40 % des hommes désirent avoir un autre enfant plus tard.
Le nombre idéal moyen d'enfants pour l'ensemble des femmes et pour les femmes en union au moment de l'enquête s'établit autour de 4. Ce nombre idéal est inférieur à l'ISF (6,1), ce qui explique le désir de ces femmes d'avoir une descendance moins nombreuse.
SANTÉ DE LA MÈRE ET DE L'ENFANT
Consultations prénatales. La grande majorité des mères effectuent des consultations prénatales (94 %). Cependant, seulement 13 % des mères respectent les normes de l'OMS et du pays, soit de faire au moins quatre visites durant la grossesse. La première visite de consultation prénatale a lieu tardivement au Rwanda ; le nombre médian de mois de grossesse à la première visite étant estimé à 6,4.
Au cours des visites prénatales, très peu de femmes sont informées des signes de complications de la grossesse (6 %). La mesure du poids et la prise de la tension artérielle sont les mesures les plus fréquemment effectuées pendant les consultations prénatales, respectivement, 94 % et 71 %. Pour plus de la moitié des femmes (56 %), on a également effectué la mesure de la taille alors que les autres examens de routine comme le prélèvement de sang ou de l'urine sont rarement effectués durant les consultations. Une faible proportion de femmes ont pris le fer et les médicaments antipaludéens, soit respectivement, 28 % et 6 %.
Accouchement. Un grand nombre de femmes accouchent à domicile au Rwanda (70 %). Six femmes sur dix ne sont pas assistées par du personnel formé et parmi elles, 43 % sont assistées par des accoucheuses traditionnelles non formées. Notons aussi que 17 % des femmes accouchent sans aucune assistance.
Vaccination des enfants. L'objectif du PEV au Rwanda qui vise à faire vacciner tous les enfants avant l'âge de 12 mois n'est pas encore atteint. En effet, seulement 75 % des enfants de 12-23 mois ont reçu tous les vaccins. Parmi ces enfants, 69 % avaient reçu tous les vaccins avant 12 mois. Le taux de déperdition entre la première dose et la troisième dose est élevé pour les vaccins de DTCoq (10 %) et de polio (13 %).
Maladies des enfants. L'EDSR-III a révélé que 17 % des enfants de moins de 5 ans ont souffert de toux accompagnée de respiration courte et rapide, que 26 % ont eu de la fièvre et que 14 % ont eu la diarrhée au cours des deux semaines ayant précédé l'enquête.
Des traitements ou des conseils ont été recherchés pour 27 % des enfants ayant souffert de toux accompagnée de respiration courte et rapide ou de la fièvre. De même, seulement 14 % des enfants ayant souffert de la diarrhée ont été soignés.
Les sachets SRO, utilisés pour réhydrater les enfants souffrant de la diarrhée, sont connus par une grande partie des mères (87 %), surtout celles plus âgées. Pendant les épisodes diarrhéiques, seulement 32 % des enfants ont reçu soit une SRO, soit une solution maison ou encore un apport plus important en liquides. Une proportion non moins important a été soigné traditionnellement ; ce qui est le plus inquiétant c'est que 33 % des enfants n'ont reçu aucun traitement.
NUTRITION
Pratiques d'allaitement. L'allaitement est universel et assez prolongé au Rwanda : les résultats montrent que la quasi totalité des enfants de moins de six mois sont allaités, et de plus, 97 % des enfants de 10 à 11 mois sont encore au sein. La recommandation d'allaitement exclusif pour les enfants de moins de six mois est respectée par près de neuf mères sur dix (88 %). La durée médiane de l'allaitement est de 24,9 mois.
En outre, l'introduction d'autres liquides ou suppléments chez les nouveau-nés de moins de deux mois est assez rare (5 %). Toutefois, la recommandation relative à l'introduction d'aliments solides de complément à partir de six mois n'est pas suffisamment respectée : seulement 69 % des enfants de 6 à 9 mois reçoivent des suppléments de nourriture.
État nutritionnel. Dans l'ensemble, plus de quatre enfants de moins de cinq ans sur dix souffrent d'une malnutrition chronique (45 %) dont près d'un enfant sur cinq (19 %) sous sa forme sévère. Le niveau du retard de croissance augmente rapidement avec l'âge, étant le plus élevé parmi les enfants de 12 à 23 mois (55 %), et demeurant élevé (51 à 53 %) parmi les enfants plus âgés. Le niveau du retard de croissance est le plus élevé parmi les enfants du Nord (52 %). Par ailleurs, il diminue légèrement avec le niveau d'instruction de la mère : 50 % chez les enfants des mères sans instruction, 44 % chez celles de niveau primaire et 43 % chez celles de niveau secondaire ou plus.
Les résultats montrent que 4 % des enfants sont émaciés, et 1 % le sont sévèrement. Autrement dit, ces enfants souffrent de malnutrition aiguë. Le niveau d'émaciation est le plus élevé (9 %) pour les enfants de 12 à 23 mois, correspondant à la période au cours de laquelle on observe une intensification de sevrage et une plus grande exposition de l'enfant aux maladies (par exemple, celles liées à l'introduction de nouveaux aliments non hygiéniques, à l'exploration de l'environnement immédiat en rampant par terre, etc.). Au niveau provincial, paradoxalement, l'émaciation la plus élevée pour les enfants est observée dans la Ville de Kigali (8 %).
Aussi, il ressort des résultats que 22 % des enfants au Rwanda présentent une insuffisance pondérale et 4 % sous sa forme sévère. Cet indice reflète les deux précédentes formes de malnutrition, chronique et aiguë.
Au niveau national, 56 % des enfants de 6-59 mois sont atteints d'anémie sous une forme quelconque : 20 % sous une forme légère ; 27 % sous une forme modérée et 9 % sous une forme sévère. En général, les enfants des zones urbaines et ceux des zones rurales souffrent également de l'anémie, excepté l'anémie sévère pour laquelle les enfants du milieu urbain montrent un taux plus élevé que ceux du milieu rural (13 % et 8 % respectivement). De même, les résultats indiquent que ce sont les enfants de la Ville de Kigali qui souffrent le plus de l'anémie, et surtout sous sa forme sévère.
Les femmes au Rwanda sont moins touchées par l'anémie que les enfants. Au niveau national, 33 % des femmes souffrent de l'anémie : 19 % sous sa forme légère; 11 % sous sa forme modérée et 3 % sous sa forme sévère. Comme pour les enfants, les femmes des zones urbaines et celles des zones rurales souffrent de l'anémie au même degré. De même, comme pour les enfants de la Ville de Kigali, les femmes de la Ville de Kigali ont un taux d'anémie plus élevé que dans n'importe quelle autre province, surtout pour ce qui concerne l'anémie modérée et sévère.
PALUDISME
Possession des moustiquaires. Au Rwanda, 18 % des ménages possèdent au moins une moustiquaire. Le milieu urbain, surtout la Ville de Kigali, se démarque des autres provinces avec plus de 40 % des ménages possédant au moins une moustiquaire. De même, 45 % des ménages les plus riches possèdent au moins une moustiquaire contre 6 % des ménages les plus pauvres qui en possèdent au moins une. Cependant, seulement 6 % des ménages possèdent plus d'une moustiquaire.
Dans l'ensemble, tous les ménages qui possèdent au moins une moustiquaire les ont imprégné à un moment quelconque. Par contre on remarque un décalage entre la proportion de ménages qui possèdent au moins une moustiquaire et celle de ménages qui ont au moins une moustiquaire imprégnée d'insecticides (MII) au moment de l'enquête (18 % contre 15 %). Le même décalage existe entre la proportion de ménages qui possèdent plus d'une moustiquaire et celle de ménages qui possèdent plus d'une MII au moment de l'enquête (6 % et4 %).
Utilisation des moustiquaires. Seulement 16 % d'enfants de moins de cinq ans ont dormi sous une moustiquaire la nuit précédant l'enquête. Par ailleurs, 20 % de femmes enceintes ont dormi sous une moustiquaire au cours de la nuit ayant précédé l'interview.
MORTALITÉ DES ENFANTS
La mortalité des enfants reste élevée au plan national. Pour la période la plus récente (0-4 ans avant l'enquête), les résultats montrent que sur 1 000 naissances vivantes, 86 meurent avant d'atteindre leur premier anniversaire (37 ‰ entre 0 et 1 mois exact et 49 ‰ entre 1 et 12 mois exacts), et que sur 1 000 enfants âgés d'un an, 72 n'atteignent pas leur cinquième anniversaire. Globalement, le risque de décès entre la naissance et le cinquième anniversaire est de 152 pour 1 000 naissances.
Les résultats de l'EDSR-III indiquent une baisse significative des taux de mortalité infantile et infanto-juvénile par rapport à l'enquête de 2000. En outre, en comparant ces résultats avec ceux de l'enquête de 1992, on remarque que la mortalité infantile et la mortalité infanto-juvénile sont retournés au niveau où ils étaient lors de l'EDSR-I.
MORTALITÉ MATERNELLE
La mortalité maternelle est très élevée au Rwanda. Pour la période 0-4 ans avant l'enquête, le taux de mortalité maternelle est estimé à 750 décès pour 100 000 naissances vivantes. Ce taux a connu une baisse non négligeable par rapport à celui estimé lors de l'EDSR-II de 2000. Il se situait alors à 1 071 pour la période de 1995-1999.
VIOLENCE DOMESTIQUE
Près d'un tiers des femmes (31 %) a déclaré avoir subi des violences physiques à un moment quelconque depuis l'âge de 15 ans et, dans 19 % des cas, les femmes ont subi ces actes de violence au cours des douze derniers mois. Le plus fréquemment, l'auteur de ces violences est le mari ou partenaire. Quel que soit le type de violence considéré, physique ou sexuelle, les femmes souffrent souvent de conséquences graves : pendant les 12 derniers mois, dans 22 % des cas, les violences ont eu pour conséquences des hématomes ou des meurtrissures et même, dans 14 % des cas, des blessures ou des os cassés. Dans 7 % de ces cas,
les femmes ont dû aller chez un médecin ou dans un établissement sanitaire.
CONNAISSANCE, ATTITUDES ET COMPORTEMENTS VIS-À-VIS DES IST/SIDA
La quasi-totalité des enquêtés ont déclaré connaître le VIH/sida, pourtant seulement 54 % des femmes et 58 % des hommes possédaient toutes les connaissances générales concernant le sida au moment de l'enquête.
Le niveau de connaissance des moyens de prévention du VIH/sida reste encore insuffisant : 73 % des femmes et 80 % des hommes savent qu'on peut limiter les risques de contracter le sida en utilisant le condom et en limitant les rapports sexuels à un seul partenaire fidèle et non infecté.
Seulement 51 % des hommes et 46 % des femmes auraient un comportement de tolérance face à des personnes atteintes du VIH/sida, ce qui montre que le niveau de stigmatisation et de discrimination reste élevé au Rwanda.
L'enquête montre aussi que 8 % des femmes et 14 % des hommes ont déclaré avoir eu des rapports sexuels à hauts risques, mais seulement 20 % de ces femmes et 41 % de ces hommes ont utilisé un condom lors des derniers rapports sexuels à hauts risques.
Parmi les femmes enceintes, seules 22 % ont affirmé à la fois avoir reçu des conseils sur le VIH/sida au cours de leurs visites prénatales, avoir été testées et avoir reçu les résultats de ce test.
Les résultats de l'enquête montrent aussi que parmi les jeunes de 15-24 ans, 51 % des femmes et 54 % des hommes sont considérés comme ayant une connaissance complète du VIH/sida et que 12 % des hommes et 7 % des femmes ont utilisé le condom au cours de leurs premiers rapports sexuels.
PRÉVALENCE DU VIH
Taux de couverture du test de VIH. Dans l'ensemble, 97 % des enquêtés ciblés ont fournit les gouttes de sang pour le test du VIH. Le taux de couverture en milieu urbain est de 94 % et de 97 % en milieu rural.
Prévalence du VIH. Les résultats de l'enquête ont montré que 3 % des adultes âgés de 15 à 49 ans sont infectés par le VIH. Le taux de prévalence chez les femmes est supérieur à celui chez les hommes du même groupe d'âge. Le ratio entre les femmes et les hommes est de 1,6.
Pour l'ensemble des femmes et des hommes, la prévalence du VIH en milieu urbain est significativement différente de celle en milieu rural. Selon la région de résidence, la Ville de Kigali occupe la première place avec un taux de prévalence du VIH dans la population âgée de 15 à 49 ans égal à 6,7 %. Chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans, la Ville de Kigali a une prévalence de 3,4 %. La prévalence du VIH la plus basse s'observe dans la province du Nord avec un taux de 2 %.
Selon les tranches d'âges, la prévalence du VIH atteint son maximum chez les hommes âgés de 40-44 ans (7,1 %) et chez les femmes âgées de 35-39 ans (6,9 %).
VIH et facteurs associés. La prévalence du VIH est très élevée chez les personnes qui ont déclaré avoir eu une IST au cours des 12 derniers mois (15,7 %). La prévalence est également élevée chez les veuves (15,9 %) et les divorcées/séparées (10,9 %).
Les résultats de l'EDSR-III montrent que 56 % des hommes et 64 % des femmes qui étaient séropositifs au moment de l'enquête n'avaient jamais effectués de test du VIH antérieurement.
AIDE ET SUPPORT POUR LES PERSONNES VULNÉRABLES
Environ un enfant sur cinq de moins de 18 ans est orphelin de père et/ou de mère : 4 % ont perdu leurs deux parents, 13 % sont orphelins de père et 3 % ont perdu leur mère.
En outre, 11 % des enfants sont considérés comme vulnérables. Globalement, 29 % des enfants de moins de 18 ans peuvent être considérés comme des enfants orphelins et vulnérables. C'est dans la Ville de Kigali que cette proportion est la plus élevée (35 %) et c'est dans le Nord qu'elle est la plus faible (25 %).
Les résultats de l'enquête ont montré que l'état de survie des parents influence le niveau de fréquentation scolaire des enfants de 10-14 ans. En effet, quand les deux parents sont en vie et que les enfants vivent avec au moins un des deux parents, 91 % vont à l'école. Par contre, quand les deux parents sont décédés, cette proportion n'est plus que de 75 %.
Au Rwanda, les orphelins et enfants vulnérables (OEV) ne souffrent pas plus fréquemment de malnutrition que les autres enfants, quelque soit l'âge et le sexe de l'enfant. Le ratio inférieur à 1 (0,92) traduit le fait que les non OEV sont proportionnellement légèrement plus atteints par la malnutrition que les OEV.
D'autre part, il semble que les rapports sexuels précoces soient légèrement plus fréquents parmi les OEV (6 % des filles et 15 % des garçons) que parmi les autres enfants (5 % des filles et 14 % des garçons).
Très peu de ménages rwandais ont reçu une aide pour s'occuper des personnes malades. Globalement, pour 12 % des personnes malades, les ménages ont reçu un support, que ce soit sur le plan médical, social ou matériel ou encore émotionnel. Dans moins d'un pour cent des cas, ils ont reçu toutes les formes d'aide.
Dans 87 % des cas, les ménages rwandais n'ont reçu aucune aide extérieure gratuite pour s'occuper des OEV. Quand un appui a été fourni, il s'est agi, dans 9 % des cas, d'une assistance pour l'école. Les autres types de support n'ont atteint qu'une faible proportion d'OEV.
Sample survey data
L'Enquête Démographique et Santé 2005 du Rwanda couvre les thèmes suivants :
Un échantillon national de10644 ménages a été sélectionné. L'échantillon était au départ stratifié de façon à fournir une représentation adéquate des milieux urbain et rural ainsi que des 12 provinces dont « la Ville de Kigali », capitale du pays. Toutefois, depuis le tirage de cet échantillon, il y a eu des reformes sur la décentralisation qui ont abouti à une nouvelle délimitation géographique, regroupant les districts dans 5 nouvelles provinces. L'échantillon actuel ne pose aucun obstacle pour la représentation adéquate des nouvelles provinces. Ainsi, les résultats contenus dans ce rapport présentent les indicateurs clés qui correspondent à ces 5 provinces récemment délimitées (constituées du Sud, de l'Ouest, du Nord, de l'Est et de la Ville de Kigali).
L'univers de l'enquête est l'ensemble de la population et au niveau des sous-populations des femmes de 15 à 49 ans, des hommes 15-59 du ménage, des enfants de moins de 5 ans.
Name | Affiliation |
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Department of Statistics | Ministry of Economics (MINECOFIN) |
Name | Role |
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ORC Macro | Technical assistance |
Name | Role |
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U.S. Agency for International Development | Funding |
Commission Nationale de Lutte contre le SIDA | Funding |
United Nations Children's Fund | Funding |
United Nations Population Fund | Funding |
UK Department For International Development | Funding |
Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit | Funding |
Name | Role |
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Centre de Recherche et de Traitement sur le Sida (TRAC) | Consulting |
Laboratoire National de Référence et le Service National de Recensement (SNR) | Consulting |
L'EDSR-III visait la population des individus qui résident dans les ménages ordinaires à travers tout le pays. Un échantillon national de10644 ménages a été sélectionné. L'échantillon était au départ stratifié de façon à fournir une représentation adéquate des milieux urbain et rural ainsi que des 12 provinces dont « la Ville de Kigali », capitale du pays. Toutefois, depuis le tirage de cet échantillon, il y a eu des reformes sur la décentralisation qui ont abouti à une nouvelle délimitation géographique, regroupant les districts dans 5 nouvelles provinces. L'échantillon actuel ne pose aucun obstacle pour la représentation adéquate des nouvelles provinces. Ainsi, les résultats contenus dans ce rapport présentent les indicateurs clés qui correspondent à ces 5 provinces récemment délimitées (constituées du Sud, de l'Ouest, du Nord, de l'Est et de la Ville de Kigali).
L'échantillon a été sélectionné à deux degrés. Au premier degré, on a sélectionné des Unités Primaires de Sondage (UPS) à partir de la liste des zones de dénombrement (ZD) du Recensement Général de la Population et de l'Habitat de 2002 (RGPH-2002), préparé par le Service National de Recensement.
Ces ZD ont servi d'échantillon-maître pour le tirage de 462 grappes (351 rurales et 111 urbaines) lesquelles ont été sélectionnées avec une probabilité proportionnelle à leur taille. Une allocation strictement proportionnelle aurait donné lieu à un très faible nombre de ménages urbains dans certaines provinces, comme la province d'Umutara. Il a fallu donc sur échantillonner légèrement le milieu urbain pour avoir un nombre de ménages suffisant en vue de produire des estimations fiables dans les zones urbaines. Au second degré, un échantillon de ménages a été sélectionné dans ces ZD. Afin de garantir la précision attendue des indicateurs, il a fallu contrôler la taille totale des ménages à tirer en fixant le nombre dans chaque grappe à 20 ménages dans une grappe urbaine et à 24 ménages dans une grappe rurale. À cause de la répartition non proportionnelle de l'échantillon parmi les strates, et du fait qu'on a fixé le nombre de ménages dans chaque grappe, des taux de pondération ont été utilisés pour assurer la représentativité actuelle de l'échantillon au niveau national et au niveau régional.
Toutes les femmes âgées de 15-49 ans vivant de façon permanente dans les ménages sélectionnés ou présentes la nuit précédant l'enquête, étaient éligibles pour être enquêtées (environ 11 500 femmes). De plus, dans un sous-échantillon d'un ménage sur deux, un échantillon d'environ 5 000 hommes de 15-59 ans ont également été enquêtés au cours de l'EDSR-III. Dans ce sous-échantillon, toutes les femmes et tous les hommes éligibles pour l'enquête individuelle étaient aussi éligibles pour le test du VIH. En outre, dans ce sous-échantillon de ménages, toutes les femmes éligibles pour l'enquête ainsi que tous les enfants de moins de 5 ans étaient éligibles pour le test d'anémie. Enfin, dans ce même souséchantillon de ménages, toutes les femmes éligibles pour l'enquête ainsi que tous les enfants de moins de 5 ans étaient éligibles pour être mesurés et pesés afin de déterminer leur état nutritionnel.
BASE DE SONDAGE
Le Service National de Recensement (SNR) dispose d'un fichier informatique des 7 727 zones de dénombrement (ZD) créées pour les besoins du Recensement Général de la Population et de l'Habitat de 2002 (RGPH-2002). Dans ce fichier, chaque ZD apparaît avec tous ses identifiants (province, district et code d'identification), ses tailles en population et en ménage, et son type de milieu de résidence (urbain ou rural). Les limites de chaque ZD sont clairement identifiables sur des cartes cartographiques créées pour le RGPH-2002.
ÉCHANTILLONNAGE
L'échantillon de l'EDSR-III est un échantillon aérolaire, stratifié et tiré à 2 degrés. L'unité primaire de sondage est la ZD telle que définie pour le recensement en 2002. Chaque province a été séparée en parties urbaine et rurale pour former les strates d'échantillonnage et l'échantillon a été tiré indépendamment dans chaque strate. Au total, il y a 23 strates ont été formées dont la Ville de Kigali forme une strate entière car elle n'a pas de partie rurale. Au premier degré, 462 ZDs ont été tirées avec une probabilité proportionnelle à la taille, la taille étant le nombre de ménages dans la ZD. Un dénombrement des ménages dans chaque ZD sélectionnée a permit d'obtenir une liste de ménages qui a servit à sélectionner des ménages au deuxième degré. Avant le dénombrement des ménages, chaque grande ZD a été divisée en segments dont un seul est retenu dans l'échantillon. Cette dernière étape n'est pas considérée comme un degré de tirage, car la segmentation a pour seul but de limiter le travail de dénombrement à l'intérieur de la ZD. Au second degré, dans chacune des ZD sélectionnées au premier degré, un nombre fixe de ménages (20 ménages dans une grappe urbaine, 24 ménages dans une grappe rurale) sont sélectionnés, avec un tirage systématique de probabilité égale à partir des listes nouvellement établies au moment du dénombrement. Au total, 10644 ménages sont sélectionnés pour l'enquête auprès des femmes.
Tous les membres des ménages tirés sont enregistrés dans le questionnaire du ménage. Chaque femme âgée de 15 à 49 ans que l'on a identifié dans le ménage, est également enquêtée avec un questionnaire femme. Parmi les ménages sélectionnés pour l'enquête auprès des femmes, un ménage sur deux est retenu pour une enquête auprès des hommes. Dans ces ménages, tous les hommes âgés de 15 à 59 ans sont interrogés. Tous les hommes de 15 à 59 ans et toutes les femmes de 15 à 49 ans dans ce sous échantillon seront demandés d'un consentement pour le test de VIH.
Au total, 462 ZDs ont été sélectionnées, dont 111 dans le milieu urbain et 351 dans le milieu rural. Pour les ménages, 10 644 sont sélectionnés au total, dont 2 220 dans le milieu urbain et 8 424 dans le milieu rural.
Toutes les 462 grappes sélectionnées dans l'échantillon ont pu être enquêtées au cours de l'EDSR-III. Au total, 10644 ménages ont été sélectionnés et, parmi eux, 10 307 ménages ont été identifiés et étaient occupés au moment de l'enquête. Parmi ces 10307 ménages, 10272 ont pu être enquêtés avec succès, soit un taux de réponse de presque 100 %.
À l'intérieur des 10272 ménages enquêtés, 11539 femmes âgées de 15-49 ans ont été identifiées comme étant éligibles pour l'enquête individuelle, et pour 11321 d'entre elles, l'interview a pu être menée à bien. Le taux de réponse s'établit donc à 98 % pour les interviews auprès des femmes. L'enquête homme a été réalisée dans un ménage sur deux : au total 4 959 hommes de 15-59 ans ont été identifiés dans les ménages du sous-échantillon.
Parmi ces 4959 hommes devant être interviewés individuellement, 4 820 ont été enquêtés avec succès, soit un taux de réponse de 97 %.
Les taux de réponse observés en milieu rural sont légèrement plus élevés que ceux obtenus en milieu urbain, quel que soit le sexe.
Trois questionnaires ont été utilisés au cours de l'EDSR-III : a) le Questionnaire Ménage, b) le Questionnaire Femme et c) le Questionnaire Homme. Le contenu de ces documents est basé sur les questionnaires modèles développés par le programme MEASURE DHS. Des réunions techniques regroupant les experts tant de l'administration rwandaise que des organisations nationales etinternationales ont eu lieu à partir de juin 2004 pour discuter du contenu des questionnaires. À l'issue de ces réunions, les questionnaires de base ont été modifiés pour tenir compte des besoins des utilisateurs et refléter les problèmes pertinents concernant la population, la planification familiale, le VIH/sida et d'autres problèmes de santé spécifiques. Les questionnaires définitifs étaient traduits du français en anglais et en kinyarwanda. Les questionnaires ont été complètement finalisés en décembre 2004, après que la formation des enquêteurs et le pré-test aient eu lieu.
a) Le Questionnaire Ménage a été utilisé pour lister tous les membres habituels et les visiteurs des ménages sélectionnés. Des informations de base sur les caractéristiques de chaque personne ont été collectées, y compris l'âge, le sexe, l'éducation et le lien avec le chef de ménage. L'objectif principal du Questionnaire Ménage était d'identifier les femmes et les hommes éligibles pour des interviews individuelles. Le Questionnaire Ménage a aussi permis de collecter des informations sur les caractéristiques du ménage, telles que la principale source d'approvisionnement de l'eau de boisson, le type de toilettes, le type de matériau du sol, la principale source d'énergie pour la cuisson, la possession de certains biens durables, la possession et l'utilisation de moustiquaires et le type de sel utilisé dans le ménage pour la cuisine. En outre, des questions étaient posées concernant le type d'aide ou de support reçu par la population vulnérable, c'est-à-dire, les personnes très malades ainsi que les enfants orphelins et vulnérables. Ce questionnaire a également été utilisé pour enregistrer les personnes éligibles pour les mesures anthropométriques (poids et taille) ainsi que les tests d'hémoglobine et du VIH.
b) Le Questionnaire Femme a été utilisé pour collecter des informations sur toutes les femmes en âge de procréer (15-49 ans). Les questions ont porté sur des sujets très variés tels que :
c) Le Questionnaire Homme a été administré à tous les hommes de 15-59 ans dans un ménage sur deux de l'échantillon de l'EDSR-III. Le Questionnaire Homme a permis de collecter le même type d'informations que celles contenues dans le Questionnaire Femme ; cependant, il était plus court car ne contenant pas des questions concernant l'historique des naissances, la santé de la mère et des enfants ou la nutrition.
Toutes les procédures de collecte de l'EDSR-III, y compris les procédures des tests d'anémie et du VIH, ont été pré-testées du 19 novembre au 15 décembre 2004. Une trentaine d'agents recrutés ont été formés pendant quatre semaines sur les questionnaires et les procédures du prélèvement de sang pour les tests d'anémie et du VIH. La formation sur les prélèvements sanguins a été assurée par l'équipe technique de la Statistique et un agent du Laboratoire National de Référence, avec l'assistance de ORC Macro. La formation a comporté une phase théorique et une phase pratique en salle et dans des formations sanitaires de la Ville de Kigali. Pendant l'enquête pilote, environ 150 ménages ont été visités dans des grappes urbaines et semi-urbaines dans la Ville de Kigali et dans Kigali Ngari. Le taux d'acceptation des prélèvements sanguins a été suffisamment élevé durant le pré-test (au dessus de 85 % pour les femmes et les hommes) prouvant ainsi que sa mise en œuvre pendant l'enquête proprement dite était possible. Les leçons tirées de ce pré-test ont été valorisées dans la finalisation des instruments et de la logistique de l'enquête.
Start | End |
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2005-02 | 2005-07 |
Name |
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Direction de la Statistique (devenue depuis septembre 2005 Institut National de la Statistique du Rwanda) |
TESTS DE L'HEMOGLOBINE ET DU VIH
Dans un ménage sur deux, les femmes de 15-49 ans, les hommes de 15-59 ans et les enfants de moins de 5 ans étaient éligibles pour le test d'anémie. En outre, ces femmes et ces hommes étaient éligibles pour le test du VIH. Les protocoles pour les tests de l'anémie et du VIH ont été approuvés par le Comité d'Éthique d'ORC Macro à Calverton et par le Comité National d'Éthique du Rwanda.
TEST DE L'HEMOGLOBINE
Le test d'hémoglobine est la principale méthode pour diagnostiquer l'anémie ; ce test est effectué en utilisant le système d'HemoCue. Un consentement éclairé était lu à la personne éligible ou au parent/adulte responsable de l'enfant ou du jeune de 15-17 ans. Ce consentement expliquait l'objectif du test, informait l'individu éligible (ou le parent/personne responsable) que les résultats seraient communiqués immédiatement à l'issue du test, et sollicitait la permission pour le test.
Avant de prélever le sang, le doigt était nettoyé avec un tampon imbibé d'alcool et séché à l'air. Ensuite, le bout du doigt (ou du talon des enfants de moins de 6 mois ou moins d'un an et très maigre) était piqué avec une lancette rétractable, stérile et non réutilisable. Une goutte de sang était récupérée dans une microcuvette et ensuite introduite dans le photomètre HemoCue qui indiquait le niveau d'hémoglobine. Ces résultats étaient enregistrés dans le Questionnaire Ménage et communiqués à la personne testée, ou au parent/adulte responsable, en expliquant la signification des résultats. Si la personne présentait une anémie sévère (un niveau d'hémoglobine inférieur à 7 g/dl ou 9 g/dl dans le cas d'une femme enceinte), l'enquêteur lui fournissait une fiche de référence pour rechercher les soins auprès des services de santé.
TEST DU VIH
Le test du VIH était effectué dans le sous-échantillon de ménages sélectionnés pour l'enquête homme. Les prélèvements de sang étaient effectués auprès de tous les hommes et toutes les femmes éligibles de ces ménages qui acceptaient volontairement de se soumettre au test. Le protocole pour dépister le VIH est basé sur le protocole « anonyme-lié » développé par le Programme DHS(Demographic and Health Surveys) et approuvé par le Comité d'Éthique (Internal Review Board) d'ORC Macro. Selon ce protocole, aucun nom ou autre caractéristique individuelle ou géographique permettant d'identifier un individu ne peut être lié à l'échantillon du sang. Le Comité National d'Éthique au Rwandaa également approuvé le protocole « anonyme-lié » spécifique pour l'EDSR-III. Étant donné que les tests du VIH sont strictement anonymes, il n'était pas possible et il ne sera pas possible d'informer les enquêtés des résultats de leur test. Les personnes éligibles de l'enquête, qu'elles aient acceptées ou non d'être testées pour le VIH, ont reçu une carte pour obtenir, si elles le souhaitaient, les conseils et un test gratuit auprès d'un Centre de Dépistage Volontaire (CDV). Sur cette carte figurait la liste de 77 CDV opérationnels sur l'ensemble du territoire national et qui devaient fournir les services gratuits pour les clients portant la carte.
Pour accomplir les prélèvements sanguins auprès des personnes éligibles, chaque équipe de terrain comprenait deux « enquêteurs-techniciens » spécialement chargés des prélèvements. En plus de la formation d'enquêteurs, ces techniciens ont reçu une formation spéciale sur tous les aspects des protocoles des tests d'anémie et du VIH. D'abord, pour chaque personne éligible, le technicien cherchait à obtenir son consentement éclairé après lui avoir expliqué les procédures de prélèvement, la confidentialité et l'anonymat du test. À ce moment là, une carte de fidélité lui était remise pour bénéficier des conseils et d'un test gratuit auprès d'un CDV. Pour les femmes et les hommes qui acceptaient d'être testés, le technicien, en respectant toutes les précautions d'hygiène et de sécurité recommandées, prélevait des gouttes de sang sur un papier filtre. Dans la plupart des cas, les gouttes de sang étaient obtenues de la même piqûre au doigt que pour le test d'anémie. Une étiquette contenant un code barre était collée sur chaque papier filtre contenant du sang. Une deuxième étiquette avec le même code barre était collée sur le Questionnaire Ménage sur la ligne correspondant au consentement de la personne éligible et une troisième étiquette, toujours avec le même code barre, était collée sur la fiche de transmission. Les gouttes de sang sur papier filtre étaient séchées pendant 24 heures au minimum, dans une boîte de séchage avec des dessicants absorbant l'humidité. Le lendemain, chaque échantillon séché était placé dans un petit sac en plastique imperméable et à fermeture hermétique. Pour la conservation des prélèvements, des dessicants et un indicateur d'humidité étaient placés dans le petit sac. Les sacs en plastique individuels étaient ainsi conservés secs jusqu'à leur acheminement régulier au bureau central de l'Institut National de la Statistique à Kigali. À l'Institut National de la Statistique, au bureau central, ils étaient immédiatement vérifiés et placés au sec avant leur enregistrement et leur transfert au Laboratoire National de Référence.
Le test des anticorps anti-VIH et la restitution des résultats étaient effectués par le Laboratoire National de Référence à Kigali. Le LNR est régulièrement soumis à un contrôle de qualité interne rigoureux, ainsi qu'à un contrôle de qualité externe.
FORMATION ET COLLECTE DES DONNEES
Les responsables à l'Institut National de la Statistique, en collaboration avec l'équipe technique, ont recruté environ 95 personnes pour participer à la collecte des données durant l'enquête principale, et parmi eux, 33 avec une qualification médicale pour faire aussi les prélèvements sanguins. Une formation de quatre semaines était alors organisée, du 21 janvier au 21 février, suivie par le travail pratique pendant trois jours dans les zones urbaines et rurales non sélectionnées pour l'enquête principale. À l'issue de la formation, ces agents de terrain étaient repartis en 15 équipes composées chacune d'un chef d'équipe, une contrôleuse, trois enquêtrices et un enquêteur. Une des trois enquêtrices et un enquêteur jouaient aussi le rôle de technicien(ne) de santé.
La collecte des données a démarré le 28 février 2005 dans des zones de la Ville de Kigali, ce qui a permis d'assurer un suivi rapproché des équipes avant qu'elles ne continuent dans les zones plus éloignées. Après deux semaines, toutes les équipes, sauf deux qui sont restées à compléter le travail dans la Ville de Kigali, ont été déployées dans leurs zones respectives de travail. La collecte s'est achevée le 13 juillet 2005.
La saisie des données sur micro ordinateur a débuté le 23 mars 2005, soit trois semaines après le démarrage de l'enquête sur le terrain. La saisie a été réalisée par une équipe de 8 opérateurs recrutés et formés, et renforcés au cours des opérations par 4 autres. Les questionnaires étaient envoyés régulièrement du terrain à l'Institut National de la Statistique dans la ville de Kigali où des agents de bureau étaient chargés de leur vérification et de la codification des questions ouvertes. Ensuite, les questionnaires étaient transmis à l'atelier de saisie, et les échantillons de sang transférés au Laboratoire National de Référence pour être analysés pour le dépistage du VIH. Les données ont été saisies en utilisant CSPro, développé conjointement par le Bureau du Recensement des États-Unis, le Programme MEASURE DHS de ORC Macro et le Serpro S.A. Tous les questionnaires ont fait l'objet d'une double saisie pour éliminer du fichier le maximum d'erreurs de saisie. Par ailleurs, un programme de contrôle de qualité permettait de détecter pour chaque équipe certaines des principales erreurs de collecte. Ces informations étaient répercutées aux équipes de terrain lors des missions de supervision, afin d'améliorer la qualité des données. La saisie et la vérification de la cohérence interne des réponses se sont achevées en octobre 2005.
Les erreurs de sondage peuvent être évaluées statistiquement. L'échantillon sélectionné pour l'EDSR-III n'est qu'un parmi un grand nombre d'échantillons de même taille qui peuvent être sélectionnés dans la même population avec le même plan de sondage. Chacun de ces échantillons peut produire des résultats peu différents de ceux obtenus avec l'échantillon actuellement choisi. L'erreur de sondage est une mesure de cette variabilité entre tous les échantillons possibles. Bien que cette variabilité ne peut pas être mesurée exactement, mais elle peut être estimée à partir des données collectées.
L'erreur-type (ET) est un indice particulièrement utile pour mesurer l'erreur de sondage d'un paramètre (moyenne, proportion ou taux), elle est la racine carrée de la variance du paramètre. L'erreur type peut être utilisée pour calculer des intervalles de confiance dans les quels nous considérons se trouver la vraie valeur du paramètre avec un certain niveau de confiance. Par exemple, la vraie valeur d'un paramètre se trouve dans les limites de sa valeur estimée plus ou moins deux fois de son erreur-type, avec un niveau de confiance de 95 %.
Si l'échantillon avait été tiré d'après un plan de sondage aléatoire simple, il aurait été possible d'utiliser des formules simples pour calculer les erreurs de sondage. Cependant, l'échantillon de l'EDSR-III étant un échantillon stratifié et tiré à deux degrés, des formules plus complexes ont été utilisées. Le module « erreurs de sondage » du logiciel ISSA a été utilisé pour calculer les erreurs de sondage suivant la méthodologie statistique appropriée. Ce module utilise la méthode de linéarisation (Taylor) pour des estimations telles que les moyennes ou proportions, et la méthode de Jackknife pour des estimations plus complexes tels que l'indice synthétique de fécondité et les quotients de mortalité.
La méthode de Jackknife dérive les estimations des taux complexes à partir de chacun des souséchantillons de l'échantillon principal, et calcule les variances de ces estimations avec des formules simples. Chaque sous-échantillon exclut une grappe dans les calculs des estimations. Ainsi, des souséchantillons pseudo-indépendants ont été créés. Dans l'EDSR-III, il y a 462 grappes non-vides. Par conséquent, 462 sous-échantillons ont été créés.
Il existe un deuxième indice très utile qui est la racine carrée de l'effet du plan de sondage (REPS) ou effet de grappe : c'est le rapport de l'erreur-type observée sur l'erreur-type qu'on aurait obtenue si un sondage aléatoire simple avait été utilisé. Cet indice révèle dans quelle mesure le plan de sondage qui a été choisi se rapproche d'un échantillon aléatoire simple de même taille : la valeur 1 de la REPS indique que le plan de sondage est aussi efficace qu'un échantillon aléatoire simple, alors qu'une valeur supérieure à 1 indique un accroissement de l'erreur de sondage dû à un plan de sondage plus complexe et moins efficace au point de vue statistique. Le logiciel calcule aussi l'erreur relative et l'intervalle de confiance pour chaque estimation.
Les erreurs de sondage pour l'EDSR-III ont été calculées pour certaines des variables les plus intéressantes. Les résultats de l'enquête sont présentés dans une annexe du Rapport Final pour le Rwanda, pour le milieu urbain et le milieu rural, et pour chacune des cinq provinces. Pour chaque variable, le type de statistique (moyenne, proportion ou taux) et la population de base sont présentés dans le tableau B.1 du Rapport Final. Les tableaux B.2 à B.9 présentent la valeur de la statistique (M), l'erreur-type (ET), le nombre de cas non-pondérés (N) et pondérés (N'), la racine carrée de l'effet du plan de sondage (REPS), l'erreur relative (ET/M), et l'intervalle de confiance à 95 % (M±2ET) pour chaque variable. L'effet du plan de sondage (REPS) est non-défini quand l'écart type sous l'échantillon aléatoire simple est zéro (quand l'estimation est proche de 0 ou 1). Dans le cas de l'indice synthétique de fécondité, le nombre de cas non-pondérés n'est pas pertinent, car la valeur non-pondérée de femmes-années d'exposition au risque de grossesse n'est pas connue.
L'intervalle de confiance est interprété de la manière suivante : pour la variable Enfants nés vivants, l'EDSR-III a donné un nombre moyen d'enfants nés vivants de 2,141 pour l'ensemble des femmes, auquel correspond une erreur-type de 0,022 enfants. Dans 95 % des échantillons de taille et caractéristique identiques, la valeur réelle du nombre moyen d'enfants nés vivants des femmes âgées de 15 à 49 ans se trouve entre 2,141 - 2×0,022 et 2,141 + 2×0,022, soit 2,097 et 2,185.
Les erreurs de sondage ont été analysées pour l'échantillon national de femmes et pour deux groupes d'estimations : (1) moyennes et proportions, et (2) taux démographiques. Les erreurs relatives (ET/M) des moyennes et proportions se situent entre 0,3 % et 17,3 % avec une moyenne de 3,8 %. Les erreurs relatives les plus élevées sont généralement celles des estimations de très faible valeur (par exemple, parmi les femmes actuellement en union qui Utilise actuellement DIU). Si on enlève les estimations de très faible valeur (moins de 10 %), la moyenne tombe à 2,6 %. Ainsi, en général, les erreurs relatives de la plupart des estimations pour l'ensemble du pays sont faibles, sauf dans les cas de très faibles proportions. L'erreur relative de l'indice de fécondité est assez faible 1,6 %. Cependant, pour les taux de mortalité, l'erreur relative moyenne est plus élevée 5,2 %.
Il existe des différences entre les erreurs relatives au niveau des sous-échantillons. Par exemple, pour la variable Enfants nés vivants des femmes âgées de 40 à 49 ans, l'erreur relative pour l'échantillon de femmes est respectivement de 1,0 %, 1,1 % et 2,4 % pour l'ensemble du pays, pour le milieu rural et le milieu urbain.
Pour l'échantillon national de femmes, la moyenne de la racine carrée de l'effet du plan de sondage (REPS) calculée pour l'ensemble des estimations est de 1,22 ce qui veut dire que, par rapport à un échantillon aléatoire simple, l'erreur de sondage est multipliée en moyenne par un facteur de 1,22 parce qu'on utilise un plan de sondage complexe (par grappes et à plusieurs degrés) et moins efficace. Dans la situation du Rwanda, il est acceptable que REPS peut aller jusqu'à 1,5, ce qui explique que l'erreur du plan de sondage complexe obtenu est raisonnable par rapport au plan de sondage aléatoire simple.
Les erreurs de mesure sont celles associées à la mise en oeuvre de la collecte et de l'exploitation des données telles que l'omission de ménages sélectionnés, la mauvaise interprétation des questions de la part de l'enquêtrice ou de l'enquêtée, ou les erreurs de saisie des données. Bien que tout le possible ait été fait pour minimiser ce type d'erreur pendant la mise en oeuvre de l'EDSR-III, il est difficile d'éviter et d'évaluer toutes les erreurs de mesure.
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DDI_RWA_2005_DHS_v01_M
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2012-04-30