Connaissance de la drepanocytose et pratiques de prevention dans la population d’un district urbain de Lome, Togo

Type Journal Article - Bulletin De La Societe De Pathologie Exotique
Title Connaissance de la drepanocytose et pratiques de prevention dans la population d’un district urbain de Lome, Togo
Author(s)
Volume 102
Publication (Day/Month/Year) 2009
Page numbers 247-251
URL http://lesouriredeselasse.free.fr/telechargement/Drepanocytose-prevention-Lome.pdf
Abstract
L’insuffisance d’indispensables données sociales permettant la confection des messages éducatifs de
prévention de la drépanocytose nous a incité à entreprendre un travail ayant pour but d’évaluer les
connaissances sur la drépanocytose ainsi que les pratiques des populations d’un district urbain de
Lomé. Cette étude vise à aider à la prévention de cette maladie.
Il s’agit d’une enquête par interview directe de 210 personnes âgées de 15 ans et plus, tirées au
hasard par échantillonnage par grappe à deux niveaux. L’enquête s’est déroulée du 21 au 26 janvier
2004 dans le 3e district sanitaire de « Lomé-Commune ». Le questionnaire structuré et testé portait
sur les variables sociodémographiques et les caractéristiques de la drépanocytose. L’étude a concerné
117 femmes et 93 hommes. La drépanocytose était connue de presque toutes les populations,
mais de façon incomplète. L’existence d’un bilan prénuptial était connue de 79,5 % des enquêtés,
mais 12,4 % des personnes savaient que l’électrophorèse de l’hémoglobine faisait partie de ce
bilan ; 11,4 % des personnes connaissaient l’interprétation de l’électrophorèse de l’hémoglobine
(Hb). De façon générale, la connaissance de la drépanocytose était bonne sur la cause (74,8 %),
assez bonne sur les signes évocateurs (78,6 %), les facteurs favorisant les crises (57,6 %), le pronostic
(64,3 %) et les moyens de prévention (69,5 %) et passable sur les complications (62,4 %),
le diagnostic biologique (71 %) et la prise en charge du drépanocytaire (97,2 %). Les pratiques de
prévention étaient peu adoptées : 22,4 % des personnes (47/210) ont eu une électrophorèse de
l’hémoglobine. Pour 31 d’entre elles (66 %) leurs partenaires avaient aussi bénéficié de cet examen,
soit 15 % de l’ensemble des enquêtés. La profession influençait le degré de connaissance du diagnostic
(p = 0,001), des moyens de prévention (p = 0,018) et l’adoption de pratiques de prévention
(p = 0,001). Le niveau d’instruction influençait le degré de connaissance du diagnostic biologique
(p < 0,0001) et les moyens de prévention (p = 0,02). La connaissance de la drépanocytose était dans l’ensemble liée à la situation matrimoniale (p = 0,001). Si les symptômes « ressentis » font l’objet
de représentations populaires, leur lien avec la définition scientifique et les soins médicaux qu’il est
possible d’effectuer n’est pas encore suffisamment établi. Les résultats de cette étude, montrant
l’écart entre ces deux univers de sens et de pratiques sont importants à prendre en compte pour la
conception des programmes d’information, d’éducation et de communication en matière de lutte
contre l’hémoglobinopathie « S ».

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