Type | Report |
Title | Evaluation des impacts des crises et des réponses politiques mises en œuvre au Sénégal: Situation des enfants et simulations de politiques de protection sociale |
Author(s) | |
Publication (Day/Month/Year) | 2011 |
Publisher | Dakar: CRES |
URL | https://www.africaportal.org/documents/17177/42_evaluation_des_impacts_1.pdf |
Abstract | Le contexte de l’économie sénégalaise a été marqué au cours des dernières années par des signes de ralentissement de la croissance, le renchérissement du coût de la vie, la persistance de la pauvreté et une accentuation des inégalités. Depuis 2002, la croissance du PIB décrit en effet une évolution en dents de scie qui tend à l’écarter du profil tendanciel observé depuis la dévaluation du franc CFA en 1994. Après la chute brutale du taux de croissance du PIB, notée en 2002 (0,7%), un nouveau ralentissement est intervenu successivement en 2006 (2,5%), 2008 (3,2%) et 2009 (2,2%).Etant donné un croît démographique de 2,4% par an, le résultat d’une telle performance est une baisse du PIB par tête. Au total, la croissance est donc non seulement restée en-deçà du taux de7% jugé nécessaire pour réduire de moitié la pauvreté à l’horizon 2015, mais les dividendes de la croissance sont inégalement répartis entre les secteurs et à travers le pays. Les zones rurales en particulier, où réside la majorité des populations pauvres et des groupes vulnérables, en sont presque complètement exclues.Cette exclusion s’explique à la fois par le faible capital humain existant dans ces zones, les aléas climatiques et par les problèmes structurels que rencontre le secteur agricole, sans compter le niveau de moins en moins rémunérateur des prix des produits agricoles. La situation aurait été moinspréoccupantesi la décélérationde la croissance ne s’accompagnait pas d’un renchérissement sans précédent des prix des produits alimentaires, de l’énergie et des services essentiels comme le transport. Bien que ces hausses soient en grande partie imputables à la flambée des prix internationaux des produits alimentaires et du pétrole, leurs effets sur les populations sénégalaises n’ont pas moins été amplifiés par la réduction ou la suppression de subventions sur des produits alimentaires (riz, huile) et de consommation courante (gaz butane)et par des ajustements tarifaires portant sur certains services (électricité, télécommunications). Combiné à la lenteur de la croissance, lerenchérissement des prix se traduit par une détérioration du pouvoir d’achat desménages,même de ceuxbénéficiant des revenus salariaux(MEF,UNICEF, 2009). Dernier élément du contexte : la persistance de la pauvreté et le creusement des inégalités. Comparés à ceux de l’ESAM II (2001-02), les résultats de l’ESPS (2005-06) indiquent certes une diminution de la proportion d’individus et de ménages vivant au-dessous du seuil de pauvreté sur la période 2002-2006, mais ils montrent aussi qu’un grand nombre d’individus continuent d’être des « oubliés de la croissance », faute d’une politique de redistribution adéquate, équitable et inclusive (Daffé, 2009). Aux privations et aux inégalités liées aux revenus et aux dépenses, il faut ajouter celles relatives à l’accès à la santé, à l’éducation, à l’emploi, au logement, etc. Les faiblesses structurelles de l’économie sontaccentuées par la succession de chocs en provenance de l’environnementinternational comme les crises qui ont éclaté dans la période 2006-2010 : crises énergétique, alimentaire, économique et financière. La hausse des prix et la diminution des flux commerciaux et financiers consécutifsà ces chocs successifs ont des conséquences immédiates sur le bien-être des ménages et sur la situation des enfants. A l’instar de nombreux autres pays africains, le Sénégal a essayé d'amortir l'impact des hausses des prix en imposant des contrôles de prix sur certains produits alimentaires, en subventionnant d’autres et en détaxant quelques autres. Mais du fait du caractère exceptionnel et limité dans le temps de ces mesures, des questions se posent quant à leur impact réel sur les groupes vulnérables en général et sur les enfants en particulier. 5 La perspective dans laquelle s’inscrit cette étude est la suivante: comprendre les effets potentiels de la crise et des options de politiques de réponse sur le bien-être des enfants. L'analyse ne se limite pas au seul impact de la crise sur le budget de consommation des ménages, elle s’intéresse également à ceux relatifs à la santé, à la scolarité et à la participation des enfants au marché du travail.D’un point de vue méthodologique, il s’agit de vérifier l’efficacité des politiques de réponse à la crise en termes d’allocation et de ciblage des ressources publiques vers les enfants et d’aider à orienter ainsi les choix du gouvernement en matière de protection sociale des enfants les plus vulnérables. L’étude comportetrois parties. La première consiste en une évaluation globale des politiques économiques et sociales mises en œuvre dans la période 2006-2010 pour répondre aux effets de la crise. La deuxième partie de l’étude est consacrée à l’analyse des changements que les politiques mises en œuvre ont entraînéssur la situation des enfants en termes de pauvreté et d’équité dans l’accès à l’éducation, à la santé, etc. Ces deux premières parties consistent en une revue documentaire des politiques de réponse à la crise sous l’angle de leurs effets sur la situation des enfants. La dernière partie de l’étude est une évaluation des effets potentiels d’autres options de politique possibles sur la situation des enfants. Elle consiste,essentiellement, en une analysedes résultats, en termes d’impact sur la pauvreté des ménages et des enfants,d’une simulation d’un programme de transfert monétaire en faveur de ces derniers. |
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