L’étalement urbain, un des phénomènes qui caractérisent
l’urbanisation des métropoles africaines, a pour réceptacle naturel leur
ceinture périphérique. Ilse présente sous forme de diffusion ou de
propagation du bâti (aussi bien résidentiel qu’infrastructurel) à partir d’un
centre de plus en plus lointain et en direction des banlieues où les terrains à
bâtir sont, soit plus disponibles, soit à prix plus abordables pour les citadins
à revenus modérés. Le présent article se penche sur l’insécurité foncière liée à
cette croissance spatiale généralement non planifiée et les problèmes qui lui
sont inhérents. Il a pour site d’expérimentation la banlieue nord de Yaoundé,
contenue en grande partie dans l’Arrondissement de Yaoundé 1er, à travers
les quartiers Djonassi, Nyom et Nkolondom. Les observations de terrain, les
enquêtes auprès des ménages, ainsi que l’exploitation des données de sourcesecondaire montrent à suffisance que ces trois quartiers périurbains sont en
proie à cette dynamique spatiale urbaine, qui compromet entre autres,
l’éclosion d’un véritable développement socioéconomique. Après avoir
examiné l’insécurité foncière et les autres problèmes liés à la
périurbanisation anarchique, nous proposons un modèle de gestion foncière
intégrée qui pourrait, mutatis mutandis, s’appliquer à d’autres villes
camerounaises, grandes, moyennes ou petites.