Remise en culture des jachères enrichies à Acacia senegal au Nord-Cameroun : Productions forestière et agricole, et perceptions paysannes.

Type Thesis or Dissertation - Master en Sciences et Technologies
Title Remise en culture des jachères enrichies à Acacia senegal au Nord-Cameroun : Productions forestière et agricole, et perceptions paysannes.
Author(s)
Publication (Day/Month/Year) 2011
URL http://agritrop.cirad.fr/562411/1/document_562411.pdf
Abstract
Au Nord-Cameroun, la création de plantations paysannes d’Acacia senegal a été
encouragée par les différents projets DPGT, et ESA/SODECOTON dans les années
90. Les objectifs visés : recouvrer la fertilité des sols perdue par la culture continue durant
de nombreuses années et le surpâturage, et produire de la gomme arabique pouvant
donner des revenus non négligeables aux paysans.
Aujourd’hui, avec un faible prix d’achat au producteur de la gomme arabique et une filière
officielle quasi-inexistante, les bénéficiaires semblent perplexes quant à l’avenir de ces
plantations.
La présente étude a été menée dans le cadre du projet Acaciagum, sur financement
européen, qui conduit des recherches depuis 2008 afin d’apporter des réponses à
certaines questions essentielles des planteurs et des cueilleurs d’Acacia senegal. Il en
ressort que dans la zone de Ngong une plantation paysanne de gommiers produit un
volume de bois frais utile estimé à 39,57 m
3
/ha au bout de 15 ans, soit 2,64 m3
/ha/an, en
appliquant le tarif de cubage d’équation V = 0,057C²H, retenu pour estimer le volume du
peuplement.
Les recettes de vente des bois de chauffe issus d’une telle plantation réussie de 15 ans
d’âge sont estimées à 714 240 F.CFA/ha. Sur la même période, elles sont supérieures
aux revenus de la vente de gomme arabique estimés dans le meilleur des cas à environ
500 000 F.CFA/ha avec une production moyenne estimée à 150 kg/ha/an), un prix d’achat
de 400 F.CFA/kg sur 7 ou 8 ans (selon que la saignée commence à la 7ème ou 8ème
année).
L’Acacia senegal contribue à restaurer la fertilité du sol comme le réaffirment les résultats
des essais de cultures de maïs réalisés et les paysans interrogés en sont convaincus. À
traitement égal, le rendement grains de maïs sur sol de précédent « jachère à Acacia
senegal » est estimé à 6,60 tonnes/ha, soit deux fois celui du sol de précédent «sans
Acacia senegal » (2,65 tonnes/ha).
Malgré le dysfonctionnement de la filière gomme arabique, la volonté d’étendre les
plantations a été exprimée par les paysans surtout après avoir visité les essais de
cultures. Elle doit être soutenue par la subvention à l’acquisition des semences ou plants
d’Acacia senegal qui a été suspendue par la SODECOTON et le projet ESA en 2010.
Dans la perspective d’une relance des plantations d’Acacia senegal, Il paraît important de
réviser les messages véhiculés aux paysans, à savoir insister sur l’ensemble des objectifs
de la mise en place d’une jachère enrichie, tout au long du cycle de jachère et de culture,
en particulier la restauration de la fertilité du sol qu’apporte l’Acacia senegal et la
production de bois.Dans l’idéal, des recherches en milieu rural devraient être poursuivies pour évaluer la
rentabilité d’un cycle complet de jachère + culture, avec ou sans acacia, sur une assez
longue durée, par exemple 25 ans (15 ans de plantation, dont 3 avec association avec les
cultures, suivi de dix ans de cultures non associées).

Related studies

»