Type | Thesis or Dissertation - Docteur en Geographie |
Title | De la mobilite a la sedentarisation: gestion des ressources naturelles et des territoires par les eleveurs mbororo au Nord du Cameroun |
Author(s) | |
Publication (Day/Month/Year) | 2008 |
URL | http://agritrop.cirad.fr/549713/1/document_549713.pdf |
Abstract | Face à la remise en cause du système d’élevage mobile en tant que mode de vie et de production, les éleveurs Mbororo du Nord du Cameroun ont tendance à se sédentariser. L’objectif de la présente thèse est de comprendre les dynamiques agraires et les évolutions des systèmes de production de ces éleveurs sédentarisés et de discuter des conditions de durabilité de leur nouveau système d’élevage. Trois hypothèses ont guidé cette recherche : i) la sédentarisation des Mbororo les amène à modifier leur mode de gestion des territoires et des ressources naturelles qui est différente de celle des agriculteurs ; ii) la sédentarisation des Mbororo résulte de la paupérisation ou de l’attrait de la ville et leur impose de nouveaux besoins qu’ils ne peuvent satisfaire qu’en diversifiant leurs revenus et iii) malgré la sédentarisation des familles, le maintien de la mobilité du troupeau est le moyen le plus à même de maintenir une durabilité environnementale, économique et sociale dans la région. La thèse a été menée dans deux villages d’éleveurs mbororo (Laïndé Ngobara, Ndiam Baba) situés à proximité de Garoua. Quatre niveaux d’analyse sont pris en compte : l’unité de production, le territoire des éleveurs, la petite région où coexistent territoires d’agriculteurs et d’éleveurs, la région où s’organisent les transhumances. Notre méthodologie s’appuie la cartographie à ces différentes échelles, l’enquête semi-directive et le suivi d’un échantillon d’unités de production d’éleveurs réalisé sur un cycle annuel. Le suivi a concerné une dizaine d’unités de production par territoire réparties selon 4 types : Jeunes avec peu de bovins ; Eleveurs avec troupeau et des surfaces cultivées importantes, Eleveurs âgés avec peu de bovins et peu de surface cultivée, Eleveurs avec grand troupeau et sans production végétale. Les résultats montrent que la fixation de l’habitat des éleveurs est une réalité mais qu’ils s’efforcent de maintenir leur système d’élevage basé sur la transhumance d’une grande partie du bétail. Les territoires sont organisés de manière concentrique autour de l’habitat avec une distinction nette entre l’espace réservé à l’agriculture et celui consacré à l’élevage pendant la saison des pluies. La gestion et l’utilisation de l’espace réservé au pâturage reste un problème entre les éleveurs et les agriculteurs aux intérêts divergents. Pour la transhumance, les éleveurs adoptent de plus en plus de stratégies individuelles pour accéder aux petits espaces de pâturage. On assiste à un amenuisement des décisions collectives autour de la transhumance à cause de la compétition entre éleveurs pour l’accès aux espaces de pâturage. Par ailleurs, la pratique de l’agriculture a amené les éleveurs à modifier le calendrier de transhumance et a favorisé le recours aux bergers salariés. Du point de vue économique, la sédentarisation rapproche les éleveurs des marchés à bétail et facilite l’acquisition des informations utiles au commerce. Ces systèmes de production semblent performants dans la mesure où les unités de production sont autosuffisantes en céréales et en lait et dégagent un solde financier. Les principales raisons de la semi-sédentarisation des Mbororo sont d’ordre économique mais surtout social : reconnaissance par les pouvoirs publics des campements des éleveurs comme des villages, revendication d’infrastructures sociales, acquisition de droits fonciers. Mais la superficie des territoires qui leur sont alloués est réduite pour pouvoir maintenir sur place les troupeaux. Les éleveurs sont donc obligés de poursuivre la pratique de la transhumance qui permet une exploitation raisonnée des ressources fourragères. Leur durabilité dépend du maintien de la transhumance en toute sécurité et des grands parcours situés hors des territoires de fixation des familles d’éleveurs. Une forte implication de l’Etat et des ONG dans la mise en œuvre de cette politique est capitale. |
» | Cameroon - Deuxième Recensement Général de la Population et de l'Habitat 1987 |
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