Abstract |
Au Cameroun, les plantations villageoises de palmiers à huile sont classées en deux catégories : celles issues du matériel végétal non sélectionné et celles à base de matériel sélectionné. Les premières existent depuis toujours et produisent de l’huile naturelle à la fois consommée et commercialisée. Celles à base de plants sélectionnés sont apparues en 1960, expérimentées par la PAMOL1 et à proximité de ses plantations industrielles de la Lobé et du Ndian dans le Sud-Ouest avec la variété Tenera. Au milieu des années 1970, voyant l’engouement des populations rurales de ces régions pour les essais de la PAMOL, le Gouvernement a voulu étendre l’expérience dans les zones d’influence de deux autres agro-industries proches : la CDC2 et la SOCAPALM avec l’objectif de mettre en place un programme de plantations villageoises plus structuré, avec l’appui de ses fonds propres et ceux de bailleurs de fonds multilatéraux, ce qui ne fut pas le cas dans la Lobé et du Ndian. Certes, les plantations villageoises de la PAMOL ont été caractérisées par un mode d’exploitation semi-intensif, consommateur d’espace et de main-d’œuvre, mais elles ont permis l’émergence d’une classe de planteurs organisés en quête permanente d’autonomie dans la production et la commercialisation3. Cette étude tente donc de cerner la réponse des populations locales à ce nouveau modèle de plantations villageoises proposé par les pouvoirs publics, en s’appuyant sur celles impulsées par la SOCAPALM dans le Bas-Moungo. Car, en voulant promouvoir les plantations villageoises de palmier à huile à base de plants sélectionnés à proximité de cette agro-industrie, les pouvoirs publics ont voulu voir naître de nouveaux planteurs qui bénéficieraient autant que possible de l’encadrement de cette dernière en vue, à la fois, de la promotion socio-économique des populations concernées et de l’augmentation de la production nationale de l’huile de palme. |