Abstract |
Les campagnes électorales de la période des transitions démocratiques en Afrique subsaharienne se caractérisent par l’abondance des discours captivants et des promesses faits par les politiciens, le tiraillement des électeurs entre les partis de l’opposition et le parti au pouvoir, le choc des consignes et des contre-consignes de vote, des pressions et des contre-pressions, et finalement par une propension avérée des électeurs à monnayer leur droit de vote. Au lieu d’être des lieux de débats idéologiques, les campagnes électorales et politiques se déroulent plutôt dans une ambiance de « réfectoire ». Cette étude décrit les manifestations de cette pratique du « don électoral » au Cameroun, s’interroge sur sa rationalité, évalue son impact sur le comportement électoral et sur la formation des alliances entre le parti au pouvoir et les partis de l’opposition. Les festins électoraux ont la capacité de mobiliser de nombreuses personnes ; ils servent ainsi à légiférer la popularité du parti politique en amont tandis qu’en aval, ils servent de voile à la falsification des résultats électoraux. |