Le sous-emploi est l’une des variantes du marché de travail qui est en pleine effervescence au
Cameroun. Ce problème affecte particulièrement les femmes, les jeunes et, s’agissant du milieu
institutionnel, le secteur informel qui à lui seul abrite plus de 90% des actifs de plus de 10 ans, n’est
pas de reste. Les institutions internationales comme le Bureau International du Travail (BIT) ou
l’Organisation Internationale du Travail (OIT) ont distingué trois sortes de sous-emploi : le sousemploi
visible, c’est-à-dire lié au temps de travail ; le sous-emploi invisible lié au revenu ; et le sousemploi
global qui mesure toutes les distorsions du marché de travail dans un système économique
donné et qui englobe les deux premières.
Dans ce mémoire, nous avons principalement étudié les sous-emplois visible et invisible, et avons
choisi de regarder le sous-emploi global comme un résumé des deux autres, avec le chômage. Le choix
porté sur le modèle logistique est dû à sa facilité à pouvoir régresser une variable dépendante du
type dichotomique à partir des variables de types divers ; ainsi permet-il de classer les actifs occupés
en situation de sous-emploi ou pas, afin d’établir le profil d’un sous-employé au Cameroun.
La première analyse économétrique a porté sur le sous emploi invisible. Nous avons obtenu deux
modèles (un de treize variables et l’autre de douze variables) que nous avons confrontés à l’aide d’une
batterie de tests, pour finalement retenir celui de treize variables dont le pouvoir de discrimination
s’estime à près de 84%. Les principaux déterminants qui en découlent sont : le sexe, l’age, le niveau
d’instruction, le temps de travail, la catégorie socioprofessionnelle, le secteur institutionnel et la
région de résidence.
Le deuxième modèle a servi à expliquer le sous-emploi visible. Sa construction s’est avérée un peu
délicate1
et a retenu dix variables, pour un taux de discernement égale à 72%. Ici, les caractéristiques
les plus en vue sont : le nombre hebdomadaire de jours de travail, le revenu d’activité principale et
secondaire, la promotion et le secteur institutionnel.
On peut déjà, à partir des éléments obtenus ci-dessus, proposer le sexe, l’age, le revenu, le
temps alloué au travail, le secteur d’activité, la région de résidence et le niveau d’instruction commedéterminants du sous emploi global. Toutefois, si les interprétations qui découlent de ces modèles
sont assez conformes avec celles de l’analyse empirique, c’est certainement parce qu’il s’agit de
phénomènes liés à la conjoncture, et donc facilement observables à partir du rythme de vie des
populations.