L'existence de nombreuses sources d'information sur l'activité,
l'emploi et le chômage, et leur utilisation hâtive, négligeant les
plus élémentaires précautions relatives aux concepts, définitions et
méthodes utilisés, sont la cause d'une grande confusion et de nombreux
contresens dans l'interprétation d'un phénomène dont l'importance et la
gravité devraient susciter plus d'objectivité.
De ce point de vue, l'activité féminine est précisément l'un des
domaines à avoir donné lieu à de tels défauts d'interprétation et à
avoir donné naissance à nombre de débats. Au cours des récentes années,
et particulièrement au cours de la décennie 1970-80, le statisticien
s'est attaché à traiter ce problème sans avoir toutefois et toujours
réussi à maintenir les conditions d'harmonisation et de comparabilité
indispensables au planificateur.
Les seules sources exhaustives qui soient utilisables en cette
matière sont les recensements (en générale décennaux) de population,
et les enquêtes (par sondage) sur l'emploi auprès des ménages. Les autres
sources que sont les statistiques d'entreprises et d'établissements
ne sont guère utilisables que de façon comparative, pour faire
ressortir par différence certaines caractéristiques particulières, et
ne suscitent guère de controverses sur le sujet qui nous occupe ici,
puisqu'elles ne portent que sur l'emploi salarié. Quant aux statistiques
des bureaux de placement, relatives aux offres et aux demandes
d'emploi, elles doivent être résolument écartées comme n'étant pas significatives
dans des pays où le chômage ne donne pas lieu à indemnisation.