Avec la mondialisation, un marché très juteux est en pleine expansion,
s‟adaptant parfaitement au contexte socio économique de chaque pays : il s‟agit
du marché parallèle des médicaments. Dans les pays développés, Internet
constitue le support privilégié où les acteurs de ce marché proposent
essentiellement des produits non remboursés (comme le Viagra®) et/ou soumis
à une législation renforcée (stupéfiants) mais aussi des traitements pour des
maladies de longue durée, comme les maladies cardiovasculaires ou mentales.
[1] Dans beaucoup de pays en développement par contre, des médicaments de
toutes classes pharmacologiques sont disponibles sur les étalages des marchés,
auprès de vendeurs ambulants, au coin de la rue, dans les bus, bref ce marché
illicite s‟expose à la vue de tous comme s‟il s‟agissait d‟une pratique légale. [2]
Dans le cas spécifique du Burkina Faso, le marché parallèle des
médicaments a su profiter de la dévaluation du franc CFA1 de 1994 qui a réduit
le pouvoir d‟achat de la population. Ce marché s‟est étendu peu à peu, pour
prendre de nos jours une tournure inquiétante et devient un véritable problème
de santé publique. La complication majeur est que la vente illicite du
médicament ne concerne pas que les délinquants généralement traqués par la
police mais également des personnes physiques (les hommes d‟affaires, les
professionnels de santé, les politiques) et des personnes morales (Eglises et
confessions religieuses, entreprises publiques ou privées, organismes du
système des nations unies, ONG nationales, ONG internationales…). Ce traficest de façon tacite entretenu et encouragé par ceux-là même qui devraient
l‟interdire. [3]
Cette pratique étant dangereuse et nuisible à la santé de la population, nous
avons choisi de mener une étude afin de connaître les principales causes qui
entretiennent le fléau des“ médicaments de la rue” dans certaines zones
défavorisées essentiellement les « zones non loties » de la ville de
Ouagadougou au Burkina Faso.
Afin de mieux traiter le sujet, une démarche rigoureuse s‟est imposée à
nous. Elle comprend deux parties :
- une première partie qui aborde les généralités où nous consacrerons le
chapitre premier aux concepts sur les médicaments. Le deuxième
chapitre décrira selon la législation et la réglementation, le secteur
pharmaceutique burkinabè : son organisation et son fonctionnement.
Enfin, le troisième et dernier chapitre de l‟approche théorique, intitulé
marché parallèle du médicament au Burkina Faso fera un constat sur
l‟état des lieux des médicaments du marché parallèle.
- Une seconde partie comporte une étude pratique qui décrira : le matériel
et les méthodes dans son chapitre I; la présentation des résultats de
l‟étude au chapitre II; les commentaires et discussions des résultats au
chapitre III. Des constats et recommandations au chapitre quatre
viendront clore cette partie.