Type | Working Paper - Royaume du Maroc |
Title | Les ressources humaines et leur impact sur la degradation des ressources naturelles dans les hauts plateaux de l’oriental |
Publication (Day/Month/Year) | 2007 |
URL | https://menarid.icarda.org/Projects/MPCDPRASA/Background Studies/Les ressources humaines et leurimpact sur la.pdf |
Abstract | La présente étude comporte successivement: i) une introduction qui rappelle les termes de référence et précise la démarche adoptée; ii) une présentation de la zone du projet; iii) une présentation des principaux acteurs de l’action collective que sont les tribus, les communes et les élites locales, les coopératives, les associations et les services techniques; iv) des recommandations concernant la réhabilitation de la commune dans son rôle de collectivité territoriale chargée du développement, la redynamisation de l’Accord Tripartite, la sécurisation des droits des coopératives sur les parcours, la consolidation du dispositif institutionnel de protection des mises en repos et autres aménagements des parcours, l’appui aux coopératives ethno-lignagères et la convergence du projet et de l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH). L’étude s’est appuyée en premier lieu sur une restitution des résultats d’une fréquentation régulière et continue de la zone depuis 20 ans. Cette fréquentation a donné lieu à une dizaine de publications réalisées dans le cadre de différents projets (identification du PDPEO I, évaluation mi-parcours des coopératives, étude d’évaluation finale du PDPEO I, enquêtes rurales participatives, formulation du PDPEO II, étude sur l’autonomisation des ruraux pauvres, études sur l’anthropologie de la migration). En second lieu, les données et les informations nécessaires ont été recueillies auprès de différentes sources au niveau de la zone du projet et des directions centrales des différents départements impliqués, ainsi qu’à travers des entretiens ciblés avec des informateurs privilégiés. Le Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) permet de relever une dynamique démographique très contrastée entre communes pendant la période 1994 et 2004. En effet, la commune rurale de Ain Béni Mathar a connu un taux de croissance soutenu de ABM autour de 3,1 %. Ce taux est supérieur à celui de la municipalité de ABM qui ne dépasse pas 2,5%. La ville a connu une forte transformation des douars périphériques en quartiers périurbains et reçoit une bonne proportion des populations en voie de sédentarisation. En revanche, la commune de Oulad Ghziel a connu un rythme de progression moyen. Les autres communes telles que Maâtarka et El Ateuf stagnent sur le plan démographique. Maâtarka connaît même une déprise démographique. Elle a perdu en 10 ans 7% de sa population et connaît un taux de croissance négatif. L’explication diffère pour chaque commune. El Ateuf a connu une émigration soutenue vers l’Espagne. Les communes de El Ateuf et Oulad Mhammed (dans la tribu des Zwas) ont perdu 52,83 % des éleveurs qui ont quitté le territoire de la commune dont 39% sont actuellement émigrés en Espagne. Pour les communes de Maâtarka et Tendrara, 52% ont quitté le territoire des communes dont 38 % sont des migrants internes qui ne dépassent pas la zone de l’Oriental, notamment les environs de Aïn Béni Mathar. Les éleveurs encore sur parcours relèvent de plusieurs catégories: i) éleveurs nomades (catégorie en voie de disparition); ii) éleveurs pasteurs fixés mais utilisant les parcours avec des amplitudes de déplacement variables dont les éleveurs qui sont à l’étranger, notamment en Espagne et qui font le va-et-vient et; iii) les éleveurs sans troupeaux qui servent généralement de ceinture de protection aux grands éleveurs. Leur installation à la périphérie des parcours utilisés par quelques grands éleveurs permet de fixer des frontières du territoire approprié de fait au nom du principe de louqar (l’obligation de réserve). En contre partie, ils bénéficient de la protection, de travail et parfois de troupeau en association. Les éleveurs ayant quitté définitivement ou provisoirement le parcours et qui se sont fixés dans les périphéries des villes sont appelés les éleveurs du périurbain. Ils peuvent iv être classés en trois catégories: i) ceux avec des troupeaux de 30 à 50 têtes qui sont à 5 km voire 10 du chef-lieu de la commune; ii) ceux en faillite qui ont gardé moins de cinq têtes et travaillent sur les chantiers ou assurent le transport par charrettes; et iii) ceux urbains qui pratiquent l’élevage de consommation courante et/ou l’engraissement. Ceuxci sont généralement aisés, occupent un emploi fixe et sont propriétaires de leur maison en dur depuis une longue date. Certains éleveurs ayant quitté l’élevage à leur propre compte sont employés comme berger ou garçon d’étable. En général, toutes les typologies estiment que les éleveurs de moins de 20 animaux sont considérés pratiquement comme «sans troupeau» et doivent éventuellement se recycler dans d’autres champs d’activités pour survivre. D’autre part, les éleveurs de moins de 100 animaux doivent normalement trouver une activité (source de revenus) supplémentaire à l’élevage pour «joindre les deux bouts». La tribu, en tant qu’acteur de l’action collective, tout en constituant un référentiel culturel et un levier idéologique, est rarement présente concrètement sur le terrain en dehors des enjeux électoraux et parfois culturels. |
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