La situation dans le Maroc sud-atlasique,
comme l’a été démontré Büchner
dans sa contribution dans cet
ouvrage, était caractérisée par la rationalité
des tribus avant le XXème
siècle fondée sur une gestion autonome
des douars et des entités ethniques
(semi-) nomades. Le principe
du « chacun pour soi » sur son territoire,
et surtout limité dans le temps,
signifie que la structuration de l’espace
n’a presque pas connu des structures
hiérarchiques. Seulement les chemins
caravaniers et les fleuves (oueds)
ont exercé un certain ordre et une
certaine structuration entre les habitats
dispersés. Les liens et l’influence
du pouvoir central ont été faibles
et la région a connu une certaine
autonomie – surtout avec un makhzen
faible pendant le XIXème siècle. C’est
seulement au début du XXème siècle,
que le Dar el Glaoui à Télouet a pu
ce positionner comme un pôle de
pouvoir essayant de dominer la ré-
gion le long de la vallée du Drâa.
Cette contribution veut démontrer
les changements dans la structuration
de l’espace dans la partie sudatlasique
du Maroc depuis la période
du Protectorat. A cause de l’importance
économique récente du secteur
touristique dans la région et du rôle
qui a joué cette activité économique
dans l’utilisation et l’exploitation des
infrastructures créées pendant le Protectorat,
une certaine prépondérance
est donnée à cet aspect.