Abstract |
La migration circulaire est devenue un thème de discussion important au Sénégal depuis la signature d’accords de partenariat avec les pays de l’Union européenne pour une gestion concertée des migrations. Cependant, elle fait l’objet de peu de recherches au Sénégal. L’analyse suivante repose sur les données de l’enquête ménage du projet MAFE (Migration entre l’AFrique Europe) réalisée en 2008, qui a pour but d’étudier les mouvements migratoires dans toute leur complexité. Les résultats révèlent qu’un migrant sur quatre est rentré au Sénégal après cinq années passées à l’étranger. Les retours d’Afrique ont lieu plus rapidement que ceux des pays du Nord, et les jeunes ont tendance à moins rentrer lorsqu’ils ont migré vers le Nord. Parmi les migrants qui sont revenus au Sénégal, certains ont fait le choix de repartir vers l’étranger : 17 % des migrants qui ont effectué un premier retour résident à l’étranger au moment de l’enquête. Les nouveaux départs varient notamment selon la durée de la première migration et l’âge au moment du retour. Les migrants de retours présents au Sénégal en 2008 sont généralement plus instruits que ceux qui n’ont pas eu d’expérience migratoire et ils sont surreprésentés parmi les indépendants. En outre, la gestion de la migration circulaire et temporaire de travail au Sénégal, encore assez récente, est l’objet de nombreux dysfonctionnements. La discussion des résultats ouvre des pistes de réflexion sur le rôle des institutions compétentes dans ce domaine pour appréhender de façon plus adéquate le phénomène de circulation. |