La fistule vésicovaginale (FVV) d’origine obstétricale est une communication anormale acquise entre la vessie et le vagin compliquant un accouchement dystocique mal pris en charge [1]. La FVV est une affection aux répercussions graves sur les plans clinique, social et économique. La FVV est le reflet d’un système de santé défaillant. Elle donne l’image d’un retard et d’une négligence en matière de santé de la reproduction [1].

L’Organisation mondiale de la santé estime à 2?millions le nombre de personnes souffrant de fistules dans le monde avec une incidence annuelle de 100 000 à 200 000 nouveaux cas [2]. L’Afrique subsaharienne, où deux accouchements sur 100 se compliquent du fait d’une FVV, est la zone la plus?touchée par ce fléau [3]. Au Sénégal où l’incidence est estimée à 400 nouveaux cas par an [4], la FVV touche la femme jeune en pleine activité génitale et prédomine en milieu rural [1].

Depuis 2002, l’initiative contre les fistules, lancée par le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), plaide en faveur des soins obstétricaux d’urgence et contre les mariages et les grossesses des filles trop jeunes [4]. Cette initiative cherche également à mieux faire connaître la FVV et permettre aux victimes de bénéficier d’une prise en charge. C’est ainsi que l’objectif de cette étude était de décrire le profil sociodémographique et la prise en charge des femmes souffrant de FVV au sud-est du Sénégal.