Type | Journal Article |
Title | Contribution des anesthesistes reanimateurs a la reduction de la mortalite maternelle |
Author(s) | |
Volume | 16 |
Issue | 2 |
Publication (Day/Month/Year) | 2011 |
URL | http://saranf.net/IMG/pdf/corps_du_journal_no2_1_-2.pdf |
Abstract | Depuis la fin des années 1980, l’amélioration de la santé maternelle et la réduction des décès liés à la maternité ont été au centre des préoccupations de plusieurs sommets et conférences internationaux, notamment lors du Sommet du Millénaire qui s’est tenu en 2000. L’un des huit objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) adoptés lors de ce sommet concernait l’amélioration de la santé maternelle (OMD5). Sur un total estimé de 536 000 morts maternelles dans le monde en 2005, la part des pays en développement s’élevait à 99 % (533 000 décès). Un peu plus de la moitié des décès maternels (270 000 décès) sont survenus dans la seule région d’Afrique subsaharienne, suivie par l’Asie du Sud (188 000 décès). L’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud ont donc représenté à elles seules 86 % de l’ensemble des décès maternels dans le monde en 2005 [5]. Parmi les grandes régions couvertes par les OMD, le ratio de mortalité maternelle (RMM) le plus élevé pour 2005 concernait le groupe des régions en développement (avec 450 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes), en contraste frappant avec les régions développées (9) et les pays de la Communauté des Etats indépendants (51). Les ratios de mortalité maternelle varient, dans les pays en développement, ils varient entre pays mais surtout entre zones urbaines et zones rurales. En zone rurale, ce taux peut même atteindre 2000/100 000 naissances vivantes [3]. Dans les hôpitaux africains de référence, qui reçoivent la majorité des évacuations sanitaires y compris de zones rurales lointaines, ce taux peut atteindre 3600/100 000 [4]. En France, il est estimé à 12/100 000 [2]. D'après les données hospitalières, les causes obstétricales directes représentent la très grande majorité des causes de décès maternels. Plus des trois quarts des décès maternels sont dus à des causes médicales directes (79%) : hémorragies, avortements (provoqués), infections (surtout en rapport avec ces derniers), troubles hypertensifs de la grossesse et dystocie. Les ruptures utérines, les infections et les hémorragies figurent parmi les 3 premières causes. La pré-éclampsie, l’éclampsie et l’hématome-rétro placentaire sont également très fréquents. On peut aussi citer parmi les causes obstétricales directes, les décès dus à des complications de l’anesthésie ou de la césarienne. Les causes médicales indirectes incluent l’anémie, le paludisme et, dans un nombre de plus en plus grand de pays, le sida et toutes les pathologies non obstétricales associées à une grossesse ou au post-partum qui peuvent influer sur son cours. L’anémie, retrouvée au cours de certaines de ces pathologies fréquentes dans nos pays, comme le paludisme est responsable de décès maternels en moyenne 20 jours après l'accouchement. La fréquence extrêmement élevée de la mortalité maternelle dans la région d’Afrique subsaharienne est d’autant plus marquée chez les femmes évacuées depuis les zones rurales environnantes où les structures de santé n’ont pas de plateau technique adéquat. Les parturientes sont ainsi, très souvent admises dans les services de réanimation des hôpitaux de référence. L’insuffisance qualitative et quantitative de la prise en charge des complications obstétricales n’a pas pour seule conséquence dramatique la mort maternelle et plus fréquemment encore la mort néonatale; elle a de lourdes conséquences sociales. Le décès d’une femme en âge de procréer met en danger la survie de ses enfants mais aussi celle de la cellule fa m i l i a l e. La prise en charge de ces complications est multidisciplinaire et l’anesthésiste-réanimateur occupe une place importante dans l’équipe pour sauver la parturiente, le nouveau-né ou les deux. |
» | Cote d'Ivoire - Enquête sur les Indicateurs du Sida 2005 |