On commence à s’intéresser au rôle que pourrait jouer la pêche dans la promotion du développement humain et à la nécessité de trouver des mesures plus efficaces à cet effet. Vanuatu et les pays mélanésiens voisins ont en commun des régimes coutumiers de propriété foncière et/ou récifale, des économies partagées entre zones urbaines et rurales, et une multitude de systèmes de savoirs préexistants ou traditionnels destinés à promouvoir la sécurité alimentaire et sociale des ménages. Ces conditions offrent des possibilités sans pareil d’explorer des moyens originaux de mesurer le développement humain, dont il n’est pas facile de rendre compte à l’aide des seuls indicateurs classiques tels que le produit intérieur brut (PIB), l’indice du développement humain (IDH) ou les Objectifs de développement pour le millénaire (ODM). Ces pistes sont brièvement explorées du point de vue des objectifs de développement humain — réduction de la pauvreté, amélioration de l’éducation et promotion de l’égalité des sexes — et dans le but d’attirer l’attention des autorités de la région sur l’intérêt de la pêche côtière en tant que facteur de développement humain, de mettre au point d’autres modèles du développement humain et de prendre des dispositions mieux adaptés aux spécificités de l’Océanie. Cet article plaide en faveur de la reconnaissance de la valeur de la pêche côtière et de sa prise en compte en tant qu’indicateur important des objectifs de développement humain que sont la réduction de la pauvreté, l’éducation et l’égalité des sexes.