Abstract |
La croissance démographique suscite l’extension spatiale en milieu urbain. Cela pose problème lorsque cette croissance spatiale n’est ordonnée ni canalisée par une politique d’urbanisation. Cette question est d’actualité à Bangui, capitale de la République centrafricaine, où l’anarchisme de l’occupation du sol y crée une ségrégation urbaine entre les quartiers (lotis et non-lotis) à cause de l’incapacité de l’administration locale à contrôler le territoire urbain. Celle-ci insinue un manque de cohérence dans la trame urbaine, avec comme corollaire une gestion urbaine difficile qui se traduit par une marginalisation des quartiers populaires ou nonlotis, i.e. n’ayant pas d’infrastructures urbaines, dans les processus de développement urbain. Ce travail analyse la composition actuelle du territoire urbain, colonisé surtout par des quartiers périphériques/populaires, selon une démarche diachronique. Le diagnostic réalisé établit en parallèle les effets induits de la croissance démographique et la non-maîtrise de l’espace urbain par les pouvoirs publics, avec des acteurs qui s’individualisent différemment dans les processus territoriaux. Les quartiers non-urbanisés se sont surtout installés dans des zones vulnérables (marécageuses et inondables) où manquent l’eau potable et les servicesd’assainissement de base. L’anarchisme dans les processus spatiaux semble « légalisé » par les pouvoirs publics n’ayant pas déployé d’efforts pour le résoudre. Ce travail suggère une recomposition appropriée des quartiers populaires en vue de leur intégration dans une dynamique urbaine globale, pour une nouvelle gouvernance du territoire urbain de Bangui. |