Abstract |
Cette étude a été réalisée en 1997-98 par le CIFOR en collaboration avec les institutions et les chercheurs camerounais, grâce à l’appui financier du DFID du Royaume-Uni. Son objectif général est de comprendre les causes qui expliqueraient le taux de déforestation beaucoup plus élevé pendant la crise économique (qui commença en 1986) par rapport à la période avant le début de la crise. Le projet de recherche a examiné les effets de la crise sur les migrations, les systèmes de cultures, la division sexuelle du travail et leur incidence sur le couvert forestier. Les travaux de Franqueville effectués en 1974-75 et publiés en 1987 ont servi de référence pour les enquêtes exhaustives menées auprès de 4.078 ménages dans 38 villages, répartis dans les provinces du Centre et du Sud (et leurs marges) du Cameroun méridional forestier. Il se dégage trois résultats principaux dont le premier est que le taux de croissance de la population est plus élevé pendant la crise comparativement à la décennie précédénte. Deuxièmement, il y a eu un grand changement de la structure des productions agricoles, l’agriculture de plantations ayant chuté au profit de l’agriculture vivrière. Troisièmement, l’augmentation de la production des cultures vivrières a été en partie favorisée par les changements de la division sexuelle du travail essentiellement intervenus au niveau des hommes. Cette étude conclut que les phénomènes macro économiques peuvent affecter les dynamiques socio économiques et l’utilisation des ressources naturelles d’une manière imprévue et - dans certains cas - avec des conséquences indésirables. Ces nouvelles tendances, qui ont eu une influence négative sur le couvert forestier, devraient être prises en considération par les décideurs en vue d’une meilleure gestion des ressources forestières et de l’amélioration des conditions de vie des populations. |