Type | Working Paper |
Title | Langues, decentralisation et participation communautaire au developpement local: quels enjeux pour les communes rurales du Burkina Faso? |
Author(s) | |
Publication (Day/Month/Year) | 2008 |
URL | http://www.rocare.org/grants/2008/Langue-Decentralisation et participation communautaire.pdf |
Abstract | Dans l’optique de la réussite de la communalisation intégrale, la question de la participation communautaire attire l’attention des acteurs de la décentralisation. Ainsi, l’analyse des facteurs de la participation communautaire ne saurait ignorer les questions linguistiques. Si ces questions ont été notamment étudiées dans le cadre de leur introduction dans l’éducation, peu d’études ont montré leurs liens avec la décentralisation, d’où l’objet de cette recherche. La multiplicité des langues locales et la non transcription de la plupart d’entre elles semblent prédisposer la langue officielle dans une position de « domination ». Pourtant, après plusieurs décennies d’enseignement, elle ne possède toujours pas assez de locuteurs, si bien qu’elle reste peu accessible, à de nombreux burkinabé. Son utilisation tend à constituer un obstacle à l’accès à l’information, à la libre expression des acteurs et des savoirs locaux. Pourtant ces conditions sont indispensables à une responsabilisation des communautés à la base dans la perspective de leur intégration au processus de développement local. Tenant compte de ces considérations, l’étude s’est donné pour objectif d’améliorer la connaissance des relations entre langues et participation communautaire au développement local. Elle met en lumière les avantages et les limites de l’utilisation des langues locales d’une part et des langues officielles d’autre part tout en dégageant les conditions d’une langue dont l’utilisation est à même de favoriser la participation communautaire. Sur le plan méthodologique, l’accent a été mis sur la participation tant au niveau des personnes interviewées que des entretiens de groupe. Au niveau des deux localités, la population et les responsables locaux ont fait preuve d’une grande compréhension. Les analyses sont faites sur la base des données qualitatives et quantitatives des deux communes rurales du Burkina Faso. Cette analyse présente des résultats éloquents sur les liens entre langues et implication dans le processus de décentralisation. Les résultats montrent que les acteurs locaux utilisent mieux les langues locales. Il existe une bonne compréhension entre les élus locaux et les populations qui communiquent en langue nationale. On note quelques difficultés en ce qui concerne la compréhension même des textes par élus locaux qui sont très souvent analphabètes. La langue nationale est avantageuse en matière de promotion de la participation communautaire dans les communes rurales. Dans le but de responsabiliser les populations à la base de leur propre développement, les langues locales peuvent servir de relais de la langue officielle de l’Etat, pour peu qu’elles soient valorisées. Inversement, cette étude note la faible capacité de la langue officielle à favoriser la contribution des acteurs à la base. Des deux constats, il ressort qu’une langue doit, entre autres, être largement comprise et utilisée par les acteurs locaux pour favoriser la participation communautaire. |
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