Activité anthelminthique de deux plantes tropicales testée in vitro et in vivo sur les strongles gastro-intestinaux des ovins de race mossi du Burkina Faso

Type Journal Article
Title Activité anthelminthique de deux plantes tropicales testée in vitro et in vivo sur les strongles gastro-intestinaux des ovins de race mossi du Burkina Faso
Author(s)
Publication (Day/Month/Year) 2009
URL http://www.beep.ird.fr/collect/upb/index/assoc/IDR-2009-KAB-ACT/IDR-2009-KAB-ACT.pdf
Abstract
Au Burkina Faso, la pratique de la médecine vétérinaire traditionnelle est une réalité
dans les habitudes des éleveurs en milieu réel pour diverses raisons liées à leurs
situations locales. Des enquêtes ethnovétérinaires conduites dans la région centrale du
pays ont permis de constater que 50,5% des éleveurs utilisaient concomitamment la
médecine vétérinaire moderne et celle traditionnelle pour soigner les animaux
malades. Elles ont permis d’identifier plusieurs remèdes dont ceux à base de
Anogeissus leiocarpus (D.C) Guill. et Perr. (Combretaceae) et Daniellia oliveri (Rolfe)
Hutch. et Dalz. (Caesalpiniaceae) couramment utilisés pour le traitement du
parasitisme gastro-intestinal des petits ruminants. Dans l’optique d’évaluer l’activité
biologique réelle in vitro et in vivo de ces deux plantes, la pratique traditionnelle de
leurs utilisations et les principaux groupes chimiques contenus dans les extraits utilisés
ont été appréhendés. De même, la toxicité générale aigue des remèdes à base des deux
plantes a été déterminée.
Les préparations traditionnelles de ces deux remèdes sont faites sous forme de décocté
avec les feuilles d’A. leiocarpus et avec les écorces de tiges de D. oliveri. Les résultats
des analyses des grands groupes phytochimiques ont révelé la présence de flavonoides,
de tanins et de polyphénols dans les extraits des décoctés aqueux des deux plantes.
L’extrait de D. oliveri a renfermé en plus des saponosides et des stéroïdes/triterpènes.
Les quantités des extraits préparés traditionnellement ont été administrées par voie
orale aux petits ruminants à raison de 160 et de 242,5 mg/kg de poids vif pour les
décoctés lyophilisés d’A. leiocarpus et de D. oliveri respectivement. La toxicité
générale aigue des décoctés des deux plantes, évaluée à travers la détermination de la
DL50 sur les souris, a été de 2303,6 mg/kg pour l’extrait d’A. leiocarpus et plus de
3 500 mg/kg pour celui de D. oliveri. Ces valeurs traduisent une faible toxicité et une
grande marge de sécurité dans l’utilisation des décoctés aqueux des deux plantes par
voie orale. Les tests de l’activité anthelminthique in vitro des extraits des décoctés des
deux plantes ont montré que les deux extraits réduisent les taux d’éclosion des oeufs,
inhibent ou tuent les larves L1 embryonnées et les vers adultes. Les résultats obtenus
ix
montrent que l’extrait de D. oliveri est plus ovicide et larvicide que celui d’A.
leiocarpus. Le test in vivo mené en station sur des ovins de race Mossi infestés
naturellement et soumis à différentes doses de l’extrait du décocté d’A. leiocarpus
(250, 500 et 1000 mg/kg) et de D. oliveri (300, 600 et 1200 mg/kg) ont révélé que
l’excrétion des oeufs de strongles et des taux de réduction n’ont pas révélé de niveau
de réduction significatif (P>0,05) entre les différents lots d’ovins traités aux extraits
des plantes et le lot témoin. Par conséquent, les doses des extraits des plantes utilisées
selon les modes traditionnels de préparation et d’utilisation par les éleveurs sont
inefficaces sur les nématodes gastro-intestinaux des ovins infestés naturellement.

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