Abstract |
Vers la fin du XIXème siècle, les territoires du Sud étaient occupés par une population peu dense de nomades organisés en tribus, se déplaçant constamment en fonction des impératifs de défense, de la recherche de l’herbe et de l’accès aux marchés. Dans ces vastes steppes, l’empreinte humaine était peu visible. Le pastoralisme contemporain est bien différent. Il est marqué par un resserrement dans l’espace avec la rupture des complémentarités inter-régionales associée à une nouvelle mobilité axée sur l’usage des véhicules, la privatisation des terres collectives générant inégalités foncières et disparités sociales, une profonde mutation des systèmes d’élevage qui tentent de gérer les risques. L’équilibre animal/végétal est rompu et provoque une surexploitation des parcours. A ces facteurs s’ajoutent au sein de cette société un affaissement des solidarités anciennes, le déclin du pouvoir des chefs de famille et la diversification des sources de revenu notamment par l’émigration qui joue un rôle considérable. Ces mutations construisent un « visage », modernisé de la société du sud tunisien totalement différent de celui du passé récent. Néanmoins, en dehors des zones proches des villages et des villes de la steppe, et à l’extérieur des nouveaux périmètre irrigués où tout a changé, les paysages grandioses de la steppe semblent intacts. |