Dans ce papier, nous étudions la dynamique de la pauvreté au Bénin non pas pour comparer des niveaux de pauvreté selon des seuils de pauvreté variables (approche par la dominance stochastique), mais plutôt pour analyser les mouvements d’entrée dans la pauvreté et de sortie de la pauvreté. Le modèle markovien a été utilisé à cet effet en supposant que les changements d’états de bien-être observés au niveau d’un ménage peuvent être considérés comme une chaîne de Markov caractérisée par une matrice de transition (P) et une situation de référence (a0). Le first-step-analysis a été utilisé pour dériver plusieurs indicateurs permettant de mesurer la pertinence des politiques de réduction de la pauvreté mises en œuvre dans les pays en développement. Le cas particulier du Bénin a été étudié.
Les données utilisées proviennent de l’EnquêteModulaire Intégrée sur les Conditions de Vie des Ménages (EMICOV) réalisée par l’Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique (INSAE). Il s’agit d’un panel de 15.922 ménages sur deux années (2006 -2007). Il ressort de cette analyse, une forte transition entre les états de bien-être. En particulier, on note qu’il y a plus de transitions négatives (démotion sociale) que de transitions positives (promotion) entre 2006 et 2007. En outre, les résultats montrent que la descente d’un état de bien-être élevé dans un état de bien-être inférieur est plus rapide que la montée d’un état inférieur vers un état supérieur. Aussi, la durée de renouvellement est la plus faible pour les ménages riches et les extrêmes pauvres. En d’autres termes, les extrêmes pauvres reviennent plus rapidement à leur position initiale même si entre temps, ils transitent par des états supérieurs de bien-être.
Quant aux déterminants des états de bien-être, ils sont notamment relatifs au niveau de bien-être de départ, aux dotations en capital humain et physique, à la situation sur le marché du travail, à la zone de résidence et à la composition du ménage.