Agriculture urbaine et valorisation des déchets au Bénin: une approche de développement durable

Type Journal Article - VertigO-la revue électronique en sciences de l'environnement
Title Agriculture urbaine et valorisation des déchets au Bénin: une approche de développement durable
Author(s)
Volume 10
Issue 2
Publication (Day/Month/Year) 2010
URL http://vertigo.revues.org/9994
Abstract
L’agriculture urbaine (AU) est souvent pratiquée pour des raisons nutritionnelles et socioéconomiques. A Cotonou, la surexploitation du sol en maraîchage a entraîné l’appauvrissement de ce dernier qui est constitué de sable meuble, perméable et pauvre en matières organiques. Les maraîchers se retrouvent contraints d’utiliser les engrais chimiques qui ont des impacts négatifs sur l’environnement et, de fait sur les végétaux. Or, la qualité du sol est le premier atout pour avoir des cultures saines plus résistantes aux maladies et aux invasions des insectes nuisibles.
Par ailleurs, le contexte socio-économique des années 1990 a engendré l’émergence d’un système privé associatif de collecte des déchets solides ménagers. Les divers acteurs de ce système ont été réorganisés depuis 2001 par le Projet de Gestion des Déchets Solides Ménagers (PGDSM) financé par l’Agence Canadienne pour le Développement International (ACDI) et exécuté par Oxfam-Québec. Pour assurer la durabilité du système mis en place, le PGDSM a appuyé la « valorisation des déchets » dans la ville de Cotonou. Depuis cette initiative qui constitue la toute première sur le plan national, certains maraîchers se sont appropriés l’utilisation du compost et sont passés de l’agriculture urbaine à l’agriculture biologique bien organisée dans des espaces et interstices urbains connus et aménagés.
La même dynamique n’est pas observée dans la ville d’Abomey, ville moyenne du centre-Bénin de tradition historique avec une urbanisation spécifiée. Car, l’agriculture urbaine/périurbaine, l’agriculture urbaine/périurbaine est pratiquée non seulement dans des espaces familiaux mais aussi au bord des voies et espaces publics contrairement à Cotonou qui disposent de quelques sites aménagés. Quant à la ville d’Abomey-Calavi, située à la périphérie de Cotonou et ayant le plus fort taux de croissance démographique (9,43 %), elle est presque exempte de pratiques d’agriculture urbaine alors que le marché foncier est en pleine dynamique et la problématique de la vulnérabilité agricole se pose avec acuité.
Il est important de s’interroger sur l’organisation de l’agriculture urbaine au Bénin et sur l’efficacité des stratégies d’aménagement agricole en milieu urbain surtout que les acteurs des services de la gestion agricole (Centre Régional pour la Promotion Agricole, Service Régional de l’Habitat et de l’Aménagement Urbain, etc.) ne perçoivent pas tous la portée d’une agriculture urbaine et périurbaine durable au Bénin. Or, leurs politiques doivent consolider l’initiative de la valorisation des déchets dans la ville de Cotonou et ouvrer pour la démultiplication des connaissances au profit des autres villes.

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