Abstract |
La pauvreté monétaire de 6594 ménages est analysée à partir de l’Enquête sénégalaise auprès des ménages de 2000-2001. Les femmes chef de ménage souffrent de handicaps plus sérieux que les hommes : elles sont plus souvent urbaines, analphabètes, plus jeunes. Ce sont aussi des femmes âgées et veuves. Leur plus faible dotation en capital humain et une médiocre intégration au marché du travail se traduisent par des activités précaires et faiblement productives. En outre, la vulnérabilité des ménages dirigés par des femmes est attribuable à l’absence d’un conjoint actif, au fait que les membres secondaires du ménage sont eux-mêmes, pour une grande part, des personnes vulnérables (jeunes, vieux, femmes…) et enfin à des revenus plus précaires que dans les ménages masculins. Cependant la mobilisation des réseaux sociaux et surtout la rente migratoire compensent ces handicaps, car les ménages féminins se caractérisent par une plus grande proportion de migrants internationaux, qui de plus travaillent dans les pays occidentaux, d’où sont envoyés les transferts monétaires les plus importantes et les plus réguliers. |