D’après la plupart des analyses sur la pauvreté en milieu rural, l’appropriation de la terre agricole apparaît comme un facteur déterminant de richesse à Madagascar (Barrett et Dorosh, 1996; Dorosh et al , 1998 ; Razafindravonona et al, 2 0 0 1 ; INSTAT, 2002). L'accès à la terre peut ainsi apporter une contribution pour le bien-être des pauvres. En utilisant l’enquête auprès des ménages et le recensement communal au niveau national, organisés en 2001, nous disposons maintenant d’une série unique de données pour mieux étudier les liens entre les terres agricoles et la pauvreté à Madagascar.
Nous utiliserons une estimation monétaire de la pauvreté qui est le total agrégé des dépenses par tête tels que développé par l’INSTAT (2002). L’utilisation des dépenses comme mesure de la pauvreté présente des avantages considérables. Par rapport aux revenus, elles subissent moins de fluctuations avec le temps; de plus les réponses rapportées à ce sujet par les ménages sont plus fiables que celles relatives à leurs revenus. Les dépenses réelles par habitant sont donc utilisées pour pouvoir comparer les ménages au niveau national. Dans cet article, nous discuterons et passerons en revue successivement : la relation entre cette mesure de pauvreté et la possession de terre, la qualité de la terre et l’irrigation, les marchés des terres agricoles, et les droits fonciers.